Le président français Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale afin de montrer clairement l’incapacité de l’extrême droite à gouverner l’État et de rendre son séjour au pouvoir le plus court possible.

Le père du président, Jean-Michel Macron, qui vit à Amiens dans la même maison où a grandi Manyu, en a parlé dans un entretien au journal alsacien Dernières nouvelles d’Alsace.

Il a déclaré au journaliste que son fils lui avait fait part de son intention de dissoudre le Parlement deux mois avant les élections au Parlement européen, remportées par les nationalistes.

« J’ai peur de l’arrivée au pouvoir de l’Union nationale. Désormais, si les Français le souhaitent, ils pourront faire cette expérience. Ils verront des résultats. Il vaut mieux pour la France survivre à cela en 2 ans que de le supporter pendant 5 ans. Si dans deux ans l’Association nationale se montre totalement incapable de gouverner l’État, on pourrait penser qu’elle n’ira pas plus loin. C’est ce que m’a dit mon fils deux mois avant les élections au Parlement européen », a déclaré Macron père.

Selon lui, lorsque la France devient ingouvernable, son fils n’entend pas démissionner.

Jean-Michel évalue le travail de son fils à l’Elysée comme globalement positif – bien meilleur que la plupart de ses compatriotes. « Il n’a pas commis de grosses erreurs, mais il a été incompétent en tant que présentateur de ses projets. »

Marine Le Pen met en garde le président contre un « coup d’État » qui, selon elle, serait la nomination d’un gouvernement de technocrates. Macron a déclaré l’autre jour qu’il nommerait des ministres spécialisés non partisans pour éviter le chaos dans le pays. « Même si le peuple donne la majorité au Rassemblement national, Macron nous empêchera de gouverner par un putsch administratif », a déclaré Le Pen. On parle notamment des postes de directeur général de la police, de directeur de la gendarmerie et d’une dizaine de préfectures, que Macron compte remplacer demain, à 4 jours du second tour des élections. Journalistes et politologues refroidissent les ardeurs de Madame Le Pen : selon la Constitution de la Ve République, le président a le droit de nommer les responsables civils et militaires. Macron veut renforcer les structures de pouvoir et de sécurité face aux événements imprévisibles qui pourraient suivre les élections.

Samedi prochain, les Français devront décider du sort de 501 (sur 577) sièges à l’Assemblée nationale. Après le retrait de 217 candidats (moitié de gauche, moitié autres) dans les circonscriptions comptant trois candidats ou plus, seules 89 circonscriptions devront choisir entre trois candidats.

En 409 duels, les électeurs devront choisir entre nationalistes et Front populaire de gauche dans 157 cas, entre le bloc du centre et le parti de Le Pen dans 136 cas, et entre nationalistes et centre-droit dans 54 cas. Le parti de Le Pen et le bloc « Ensemble » de Macron s’affronteront dans 32 bureaux de vote.