Au prélude de l’époque du Second Temple, la reconquête de la terre d’Israël par l’implantation, la colonisation et la construction du Temple permettent d’envisager avec confiance les débuts de la rédemption promise. Véritable expression nationale, il y manquera pourtant l’essentiel puisque seul un petit nombre d’exilés choisira de rentrer à la maison. La nation des Hébreux restera ainsi impuissante au total dévoilement de son essence, nulle souveraineté et encore moins d’indépendance ne se manifesteront comme attribut d’Israël. La Nation ébauchera sa pleine et authentique expression dès le moment où la majorité du peuple sera de nouveau présente sur la terre d’Eretz Israël.

 

La chute de l’empire Perse et la montée en puissance de la Grèce vont confronter la maison d’Israël à elle-même en l’entraînant vers une crise identitaire sans précédent. L’empire des hellènes entreprit d’afficher sa civilisation sur tous les murs des pays conquis: ses valeurs philosophiques, ses croyances, son sens de l’existence. Très rapidement l’évidence se fit jour, la Judée et la foi de ses habitants seraient un rival insupportable. Les valeurs spirituelles différentes et invincibles qui vibraient au sein du peuple juif n’autorisaient aucun signe de faiblesse, aucune assimilation à la culture hellénistique. Et pourtant, la richesse de ses grands savants, de ses philosophes, leur manière si permissive quant au corps humain vont réussir à entamer peu à peu l’intégrité d’une partie de la population. Les Grecs aspiraient à briser les fondements de la foi du peuple juif, ce qu’ils ne parvinrent pas à accomplir par l’intellect et l’esprit, ils le tentèrent par l’hégémonie du pouvoir et de ses décrets incessants à l’encontre du rituel des Juifs.

Le salut va germer dans un tout petit recoin du pays, jusque-là inconnu du monde. Une famille de prêtres du village de Modi’in fidèle à ses racines décide de s’engager dans la résistance et de remettre au goût du jour le courage des Hébreux, et leur aspiration à la souveraineté nationale. Le fils aîné, Yehuda, incarnera l’attribut de royauté, il mènera le pan rebelle de son peuple dans une guerre de renaissance avec panache et dignité contre un adversaire de plus en plus exaspéré. Son courage associé à la providence Divine permettra miraculeusement de pousser l’ennemi vers ses derniers retranchements et d’accorder à ces héros le privilège de restaurer la ville sainte de Jérusalem, et d’inaugurer le temple et son sanctuaire. Ses frères poursuivront le combat jusqu’à l’établissement définitif d’un nouveau royaume en Judée.

L’homme et la Terre d’Israël se retrouvaient enfin, pour mieux renaître, ses enfants devenaient ses constructeurs et la Torah d’Israël illuminait le pays de tous ses feux. Le temps était donc venu pour les prêtres, de retourner au sanctuaire de D.ieu, y puiser les forces de la crainte Divine et assumer leurs taches. Il fallait rebâtir l’Ame des Hébreux, lui insuffler à nouveau l’esprit saint.

Les prêtres Hasmonéens restaient cependant inflexibles quant au devenir de leur victoire, ils voulaient assumer les charges communes de la royauté et du sacerdoce.

Cette erreur foncière présuma de la tragédie future tant pour les prêtres que pour la maison d’Israël. La famille Hasmonéenne si juste et si sainte, elle qui avait si volontiers donné sa vie pour l’amour de l’Éternel, pour son peuple et sa Torah, disparaitra entièrement de la scène de l’histoire. C’est uniquement dans nos mémoires qu’ils resteront louables et illustres. L’équilibre entre les deux pouvoirs aurait dû être assuré par la capacité que doit avoir chacun d’eux d’agir et d’empêcher, ce qui les contraint à la collaboration et au contrôle mutuel, réduisant ainsi le risque d’abus de part et d’autre. En conséquence, leur pouvoir royal et sacerdotal sera renversé et se brisera sur une terre qu’ils voulurent tellement réhabilitée.

Le livre des Proverbes nous instruit qu’un être juste, trébuchant même plusieurs fois, se relèvera à nouveau. L’énergie dégagée lors de l’inauguration du Temple à la lumière de l’erreur tragique et de la chute qui s’ensuivit, nous délivre une leçon fondamentale pour notre époque. Nous ne pouvons guère nous contenter de soutenir une partie seulement de la population, peu importe d’ailleurs l’importance de leur tâche, quel qu’elle soit. Nous devons définir les structures nationales pour chacun de nos objectifs, que l’on veuille améliorer le statut de la Torah ou bien celui de l’état. À ce propos, signalons une nécessité toute particulière de personnes nobles et respectables pour cultiver et gouverner la nation. Éduquer avec la vigueur de la foi et de la crainte, tant ceux qui étudient et décident de la loi, que ceux qui travaillent et construisent le pays.

 

Quelle chance avons-nous de vivre dans cette période de Résurrection! Combien sera grande notre joie, si jamais nous méritions de participer de tout notre cœur, de toutes nos forces, en notre âme et conscience à l’élaboration d’un monde spirituel en parfaite osmose avec les aspects matériels de la maison d’Israël.

Par Rony Akrich pour Alyaexpress-News