Le gouvernement français est confronté à une situation financière alarmante. Le déficit pourrait dépasser 6 % en 2024, ce qui obligerait le gouvernement à prévoir une coupe budgétaire de 60 milliards d’euros pour 2025. Malgré cette mesure drastique, les dépenses publiques continueront d’augmenter de 2,1 %.

Cette situation soulève des questions difficiles sur la gestion des finances publiques.

La commission des Finances de l’Assemblée nationale, présidée par Eric Cockrell, envisage de se transformer en commission d’enquête. L’objectif sera de comprendre comment une telle catastrophe économique s’est produite.

Cette approche souligne l’ampleur de la crise de confiance qui touche les institutions financières du pays.

Le gouvernement sous pression

Le vote festif du budget est prévu le 5 novembre. Dans ce contexte, le gouvernement Barnier pourrait être contraint de recourir à l’article 49.3 de la Constitution. Cette décision risque d’affaiblir encore davantage le pouvoir exécutif, déjà en difficulté.

La crédibilité du gouvernement est mise à mal. Les critiques accusent directement Emmanuel Macron d’être responsable de la dette. Le président aurait rechigné à certaines mesures d’économies, notamment concernant les retraités, par crainte de répercussions électorales.

Cette situation met en évidence les tensions au sein du pouvoir exécutif.

Des coupes budgétaires controversées

En réponse à cette crise, le gouvernement envisage des coupes budgétaires dans plusieurs secteurs. Le ministère de la Justice pourrait voir son budget réduit de 500 millions d’euros, une décision qui suscite des inquiétudes sur ce qui sera coupé par rapport aux normes européennes.

Les autorités locales sont également sous le feu des projecteurs. Le gouvernement envisage de leur demander de participer à un effort d’environ 20 milliards d’euros. Cependant, les autorités locales n’ont pas encore donné leur accord, ce qui laisse présager des négociations difficiles.

L’impact sur les services publics

La crise budgétaire a déjà des effets tangibles. Les gendarmes de la plupart des régions de France ne paient plus leur loyer et ont accumulé des dettes d’environ 200 millions d’euros. Cette situation exerce une pression sur les autorités locales et soulève des questions sur la capacité de l’État à remplir ses obligations souveraines.

Ce problème n’est pas nouveau. En 2020, la dette a même grimpé jusqu’à un milliard d’euros avant d’être réglée. Cependant, la récurrence des retards dans ces paiements met en évidence les difficultés structurelles des finances publiques.

D’autres services publics pourraient être affectés. Des retards de paiement sont signalés dans divers secteurs, comme l’aide juridique. Cette situation peut vite devenir insupportable et entraîner des dégâts sur les services publics.

Les marchés financiers face à la faillite

Les marchés financiers commencent à douter de la stabilité financière française. L’écart de la dette française a dépassé celui du Portugal et de l’Espagne. La France emprunte désormais sur 5 ans à un prix plus cher que la Grèce, signe inquiétant de la perception de sa stabilité économique.

La crédibilité de la France est en jeu. Si les investisseurs perdent confiance dans les informations fournies par le gouvernement, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les taux débiteurs et aggraver la situation.

Les agences de notation suivent de près la situation. Une dégradation de la note de crédit de la France pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur sa capacité d’emprunt et sur le coût de sa dette.

Un système en fin de connexion ?

Le système de l’euro a permis à la France de continuer à emprunter malgré ses faiblesses structurelles. Mais avec l’Allemagne elle-même en difficulté, ce mécanisme a peut-être atteint ses limites.

Cette analyse soulève des questions sur la viabilité à long terme de l’Union économique et monétaire européenne. Si la France, deuxième économie de la zone euro, était confrontée à des difficultés, c’est toute la structure européenne qui pourrait être menacée.

Le vrai problème : les retraites

Une partie importante du problème réside dans le financement des retraites. Les dépenses liées aux retraites ont considérablement augmenté au fil des années, passant de 36,5 % du PIB à 57 % du PIB.

Cette situation pose la question du capital intergénérationnel. La population active d’aujourd’hui se trouve dans une situation délicate, obligée de financer un système dont elle ne bénéficiera peut-être pas à l’avenir. Les projections indiquent que d’ici 2055, la pension pourrait perdre 40 % de sa valeur.

Malgré l’urgence de la situation, il semble que le gouvernement hésite à aborder ce dossier de front, par crainte de conséquences électorales. Toutefois, cette inaction pourrait aggraver la situation à long terme.

Trop de fonctionnaires en France ?

L’administration de la fonction publique est également au cœur des discussions.

Des allégations de clientélisme sont régulièrement formulées à l’encontre de la fonction publique territoriale. La création d’emplois publics improductifs est soulignée comme un moyen de maintenir une forme de paix sociale, tout en nuisant à l’efficacité économique.

Cette situation pose la question de la réforme de l’État et de ses structures. Réduire le nombre d’employés de l’État peut générer des économies significatives, mais vous ferez face à une opposition politique et syndicale.

Les Français s’appauvrissent

Les conséquences de cette crise budgétaire commencent à se faire sentir dans le quotidien des Français. On constate une diminution de la consommation de viande, que certains attribuent à des préoccupations écologiques ou sanitaires, mais qui pourrait en réalité être le résultat de contraintes financières.

De même, la diminution de la consommation énergétique, présentée comme une réussite écologique, pourrait simplement être le reflet des difficultés économiques croissantes de la population. Ces évolutions témoignent d’une baisse du niveau de vie que le gouvernement a du mal à admettre.

La faillite de la France

La situation actuelle fait écho à celle de 2010, lorsque François Fillon déclarait diriger un « pays en faillite ». Le déficit prévu pour 2024 (6,1%) est le plus élevé depuis cette période.

La question est maintenant de savoir jusqu’où peut aller le chaos économique avant qu’une révolution n’éclate. Les victimes qui en résulteront pourraient être brutales et avoir des conséquences sociales importantes.

L’expérience grecque peut donner un aperçu des conséquences sociales d’une telle crise. Cependant, la France, en tant que deuxième économie de la zone euro et puissance militaire importante, ne pouvait pas subir le même type d’intervention extérieure que la Grèce.

Le rôle de l’Union européenne

L’Union européenne a joué un rôle crucial dans le maintien de la stabilité financière de la France au cours de la dernière décennie. Les politiques de la Banque centrale européenne (imprimer de la monnaie), y compris l’assouplissement quantitatif, ont permis à la France de bénéficier de taux d’intérêt historiquement bas.

Ce mécanisme semble cependant avoir atteint ses limites. Avec la hausse des taux d’intérêt et les difficultés économiques de l’Allemagne, la France se retrouve une fois de plus exposée à la réalité de sa situation financière.

Cette évolution soulève des questions sur la durabilité du projet européen dans sa forme actuelle. Une crise majeure en France pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble de la zone euro et remettre en cause les fondements de l’union économique et monétaire.

La France se trouve à un tournant critique. Les élections qui se tiendront dans les mois à venir seront décisives non seulement pour l’avenir de la France mais aussi pour l’avenir de l’Union européenne dans son ensemble. Face à l’ampleur des enjeux, une refonte majeure du modèle social et économique français semble inévitable.