Le Guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a désigné 2040 comme l’année de la destruction de l’État d’Israël. Rien n’indique qu’il renoncera à ses tentatives pour atteindre cet objectif. Israël ne peut se contenter d’une stratégie de dissuasion ; il est temps de passer à l’offensive et de viser la chute du régime iranien. Avec le soutien croissant de Washington, l’opportunité de mener cette mission est à portée de main.

Sur la place Palestine à Téhéran, un compteur compte à rebours les années restantes jusqu’en 2040, année que Khamenei a identifiée comme marquant la fin d’Israël. Ses déclarations sur la destruction de l’État d’Israël doivent être prises au sérieux, car il semble déterminé à accomplir cette mission avec l’aide de ses alliés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Si cela reste son objectif, Israël ne peut se contenter de maintenir une stratégie de dissuasion contre l’Iran. La stratégie doit évoluer vers une offensive proactive visant à mettre fin au régime de Khamenei bien avant 2030.

Pourquoi agir maintenant ?

Le régime iranien est le principal sponsor du terrorisme mondial. Il déstabilise le Moyen-Orient et cherche à se doter d’armes nucléaires pour atteindre son but ultime : la destruction d’Israël. Depuis des décennies, Téhéran arme et finance des groupes terroristes comme le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique, créant une « ceinture de feu » autour d’Israël. Laisser l’Iran dicter le rythme des confrontations ne mène qu’à l’épuisement d’Israël. Survivre n’est pas une stratégie, il faut éliminer la source de la menace.

Les récentes victoires militaires israéliennes contre le Hezbollah et le Hamas, ainsi que la neutralisation de systèmes de défense aérienne clés en Iran, démontrent la capacité de Tsahal à contrer un ennemi sophistiqué en combinant renseignement précis, technologies avancées et frappes aériennes ciblées. Cette expertise peut être adaptée à une stratégie multidimensionnelle visant les installations nucléaires iraniennes.

Une collaboration avec les États-Unis

Avec une administration américaine favorable, une opération conjointe entre Israël et les États-Unis devient envisageable. Ce partenariat pourrait marier les capacités opérationnelles et technologiques d’Israël avec la puissance militaire américaine, tout en bénéficiant d’un soutien diplomatique crucial. Des attaques proactives, des sabotages ciblés et des cyberattaques pourraient constituer les piliers de cette stratégie, tout en envoyant un message international fort pour renforcer leur légitimité.

L’arme économique

La guerre économique reste un outil puissant contre l’Iran. Les sanctions imposées dans le cadre de la campagne de « pression maximale » avaient réduit les revenus pétroliers de Téhéran et limité sa capacité à financer ses réseaux terroristes. Israël doit travailler avec Washington pour rétablir et renforcer ces sanctions, en ciblant non seulement le programme nucléaire iranien mais aussi les Gardiens de la révolution, fer de lance de l’exportation du terrorisme et de la répression interne.

Renforcer les alliances

Sur le plan diplomatique, Israël doit consolider ses alliances dans le monde arabe, notamment par un accord de paix avec l’Arabie saoudite, tout en construisant des coalitions supplémentaires. L’agressivité iranienne, sa coopération avec la Russie et ses menaces contre les alliés des États-Unis dans le Golfe offrent des opportunités pour une coalition internationale visant à affaiblir et renverser le régime de Téhéran.

Soutien au peuple iranien

Enfin, Israël doit intensifier son soutien au peuple iranien, première victime du régime brutal. En renforçant les forces d’opposition internes avec des outils de communication, des armes et des renseignements exploitables, Israël peut contribuer à créer des troubles internes qui accéléreront l’effondrement du régime.

Une conclusion impérative

Israël ne peut rester passif jusqu’en 2040 face aux plans destructeurs de Khamenei. Si la mission du Guide suprême est d’éliminer Israël, celle de l’État hébreu doit être de démanteler son régime. En exploitant ses atouts technologiques et opérationnels, tout en s’appuyant sur le soutien américain, Israël peut garantir que le régime de Khamenei appartiendra au passé bien avant que son plan ne devienne une réalité.

Par le Général de brigade (retraité) Professeur Yaakov Nagel et Mark Dubowitz
Yaakov Nagel est chercheur principal à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD) et professeur au Technion. Il a été conseiller à la sécurité nationale pour le Premier ministre Netanyahu. Mark Dubowitz est PDG de la FDD et expert du programme nucléaire iranien et des sanctions.