Les récents propos du rabbin Yitzhak Yossef, interdisant catégoriquement même aux jeunes ultra-orthodoxes désœuvrés de rejoindre l’armée, illustrent une opposition active au service militaire. Ces déclarations, assimilées à une incitation à l’insoumission, soulèvent des questions sur la place de ses ouvrages dans les synagogues des bases militaires israéliennes.
Une tolérance asymétrique ?
L’article souligne une incohérence dans les réactions politiques : si de telles déclarations avaient été faites par une figure de gauche, elles auraient probablement entraîné des demandes immédiates d’enquêtes judiciaires pour incitation à la désobéissance. Le contraste avec la réaction discrète face aux paroles de Yitzhak Yossef, leader spirituel du Shas, est frappant.
Les livres dans les synagogues militaires
Dans les synagogues de Tsahal, des livrets intitulés Halakha Yomit (Lois quotidiennes), compilés d’après les enseignements du rabbin Yosef, sont largement diffusés. Bien qu’ils ne soient pas publiés par le rabbinat militaire, leur présence soulève des préoccupations. Comment justifier que les bases militaires enseignent à partir des écrits d’un rabbin qui appelle à éviter l’enrôlement, une position qui contredit directement les valeurs fondamentales de l’armée ?
Un appel à la cohérence idéologique
L’auteur de l’article fait valoir qu’il est impossible de dissocier les opinions du rabbin Yosef sur l’enrôlement des contenus de ses livres. Il plaide pour que Tsahal enseigne la Torah à partir des écrits de rabbins qui soutiennent le service militaire et prônent une intégration harmonieuse entre étude religieuse et engagement dans l’armée.
Référence talmudique : un enseignement en question
Le texte cite un passage du Talmud (Haguiga 15b) :
« Si le rabbin ressemble à un ange du Seigneur des armées, alors cherchez la Torah dans sa bouche ; sinon, ne cherchez pas la Torah dans sa bouche. »
Cette citation renforce l’idée qu’un enseignant spirituel doit incarner les valeurs qu’il prêche. Si les enseignements du rabbin Yossef contredisent les principes mêmes de l’armée israélienne, il devient incohérent d’inclure ses ouvrages dans le cadre militaire.
Un débat qui reflète une tension sociale plus large
Cette controverse met en lumière les tensions entre le monde ultra-orthodoxe et le reste de la société israélienne. Elle soulève des questions sur la manière dont l’armée, en tant qu’institution nationale, doit traiter les figures religieuses qui s’opposent à son fonctionnement.
En conclusion, l’auteur appelle à une cohérence entre les valeurs de Tsahal et les contenus enseignés au sein de ses bases. Pour maintenir cette cohérence, il propose de retirer les ouvrages du rabbin Yitzhak Yossef des synagogues militaires.