Le lieutenant-colonel (réserve) Eli Dekel, expert des affaires égyptiennes, estime que

« l’Égypte a un rêve ancien : diriger le monde arabe. Elle veut être au centre, pas sur la touche ».

Mais Dekel souligne aussi la principale faiblesse de l’Égypte : une pauvreté économique chronique qui limite fortement son influence.

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Alors que les dirigeants du monde arabe se réunissent au Caire, à Jérusalem et à Doha pour tenter de parvenir à un accord qui apporterait le calme à Gaza et un échange d’otages, une lutte d’ego se joue en coulisses entre les États arabes.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi effectue une tournée diplomatique, avec des étapes à Doha et Koweït, où il a rencontré l’Émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. À l’ordre du jour : une proposition de cessez-le-feu incluant la libération de huit otages vivants et de huit corps, en échange d’une trêve de 40 à 70 jours et de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens. Des projets d’accord auraient déjà été échangés entre Israël et l’Égypte.

Mais en coulisses, une autre bataille fait rage : celle du leadership dans le monde arabe.

Selon Dekel :

« L’Égypte agit principalement comme un canal de transfert d’armes vers Gaza, mais ce n’est pas elle qui les finance – c’est là que le Qatar entre en jeu. »

« Sans l’Égypte, il n’y aurait ni le Hamas ni la guerre, mais celui qui paie réellement, c’est le Qatar – le véritable riche. »


Le Qatar : le médiateur avec le vrai pouvoir

Depuis le début de la guerre, chaque cycle de négociations sur les otages a commencé via le Qatar et s’est conclu grâce à lui.

« Le Qatar a plus de leviers de pression sur le Hamas que l’Égypte – c’est lui qui finance, qui entretient des relations internationales solides et qui joue avec aisance sur la scène diplomatique », explique Dekel.

La rivalité entre le Qatar et l’Égypte n’est pas seulement politique – elle est aussi idéologique. Le Qatar est associé aux Frères musulmans, tandis que l’Égypte, sous Sissi, réprime cette organisation avec fermeté, Sissi étant arrivé au pouvoir après avoir renversé l’ancien président Mohamed Morsi, représentant des Frères musulmans.

« Cette rivalité transforme la lutte actuelle en bien plus qu’une querelle de médiation – c’est une lutte pour le leadership du monde arabe, pour savoir qui donnera le ton et qui sera l’acteur dominant », conclut Dekel.