Sabine Tassa, résidente de Netiv HaAsara qui a perdu son mari Gil et son fils Or lors du massacre du 7 octobre, exige que les soldats ayant battu en retraite ce jour-là soient traduits en justice.

Dans une interview donnée à 103FM, Sabine Tassa a exprimé sa colère suite à la publication d’un rapport de l’armée israélienne sur les défaillances à Zikim, qui révèle que les soldats présents n’ont pas aidé les civils et ont quitté les lieux.

« Nous avons été convoqués uniquement après avoir insisté, car il était clair qu’on ne comptait pas inviter les familles endeuillées à l’enquête sur Zikim », a-t-elle expliqué. « J’ai commencé à faire jouer mes contacts pour que nous puissions être présents. Déjà à ce moment-là, j’ai compris que quelque chose clochait. »

Elle poursuit :

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« Quand je suis arrivée à l’enquête, j’étais déterminée à écouter calmement avant de réagir. Une petite voix m’avait soufflé ce qui s’était passé sur la plage de Zikim. J’avais refusé de révéler ces informations à la presse, préférant attendre les conclusions de l’enquête. Mais ce qu’on nous a présenté ne reflète pas la vérité. »

Tassa souligne :

« Il s’agit d’un des plus grands échecs de l’histoire de l’État d’Israël. J’ai mené ma propre enquête, en parlant avec plusieurs survivants, rassemblant des morceaux du puzzle. À ma grande surprise, il y a un mois, j’ai trouvé un moyen d’accéder à l’iPhone d’Or. Et j’ai découvert que tout avait été effacé : messages, appels, galerie photo. Je demande : qu’est-ce qu’Or a filmé qu’on veut cacher ? »

Malgré tout, elle affirme :

« Je ne perds pas confiance dans Tsahal, ni dans mon pays. Peut-être suis-je naïve, mais je crois qu’on doit apprendre de cet électrochoc et remettre à plat notre système de sécurité. »

Selon elle :

« Les soldats qui étaient à Zikim avaient reçu l’ordre de rejoindre Netiv HaAsara plusieurs heures avant l’attaque pour renforcer les forces locales – mais ils ne sont pas venus. Le kibboutz a été laissé face à trois terroristes. Nous avons été abandonnés par ces soldats, par la compagnie 51 de la brigade Golani. Je ne généralise pas, mais les sept soldats présents ce matin-là à Zikim ont fui. Celui qu’on croyait mort dans les toilettes alors qu’il protégeait les civils – il a en fait fui. Il a abandonné les enfants. »

Elle ajoute :

« Comment pouvons-nous accepter que ces soldats, qui ont fui et n’ont jamais été jugés, puissent demain revenir à Netiv HaAsara comme réservistes ? Ils doivent être renvoyés de Tsahal. Peu m’importent leurs problèmes psychologiques. Beaucoup sont aujourd’hui en Thaïlande, cueillant des noix de coco. »

Tassa exige que ces soldats et leur commandant soient poursuivis :

« Ils doivent être jugés, c’est leur commandant aussi. J’ai son nom. Je ne veux plus entendre parler de stress post-traumatique. Ces personnes ne doivent jamais redevenir soldats de réserve. Ils ne peuvent pas tourner la page comme si de rien n’était. »