À la veille de Roch Hachana, alors que des milliers de hassidim s’apprêtent à s’envoler vers Ouman, les autorités israéliennes ont publié un avertissement inhabituel : la guerre russo-ukrainienne perturbe l’espace aérien d’Europe de l’Est et pourrait provoquer des retards prolongés. Selon le communiqué conjoint de plusieurs ministères, des drones russes ont pénétré récemment dans les cieux polonais et roumains, forçant des fermetures temporaires de couloirs aériens. Conséquence directe : les vols reliant Tel-Aviv à Ouman pourraient être décalés de plusieurs heures, voire de plusieurs jours, y compris au retour vers Israël.
L’annonce touche un public très particulier : les milliers de pèlerins bréslaves qui convergent chaque année vers la tombe de Rabbi Na’hman. Les compagnies israéliennes, dont El Al, assurent traditionnellement un pont aérien intense vers l’Ukraine à l’approche des fêtes, avec escales en Europe. Mais cette année, la fragilité du ciel européen redouble les incertitudes. « Les voyageurs doivent anticiper sur le plan logistique et financier des séjours imprévus dans les pays de transit », précise le communiqué.
Cet avertissement illustre la manière dont un conflit régional peut déstabiliser bien au-delà du champ de bataille. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, les drones et missiles de Moscou n’ont cessé de provoquer des fermetures ponctuelles d’espaces aériens voisins. Aujourd’hui, ces aléas touchent directement les fidèles en route pour un rassemblement spirituel, mais aussi l’économie israélienne du transport aérien, contrainte de réorganiser son calendrier à la dernière minute.
Pour Israël, l’enjeu est double. Il s’agit d’abord d’assurer la sécurité de ses citoyens dans des zones traversées par des menaces militaires réelles. Mais il s’agit aussi de maintenir, malgré la guerre à Gaza et la pression diplomatique, une continuité de services pour des milliers de voyageurs dont le pèlerinage est une tradition enracinée. Dans ce contexte, l’État hébreu multiplie les contacts avec les autorités européennes pour maintenir ouverts les couloirs aériens indispensables.
En toile de fond, cette perturbation rappelle aux Israéliens une vérité plus large : leur sécurité et leur liberté de mouvement dépendent aussi des grands équilibres géopolitiques. La présence de drones russes en Europe de l’Est est un rappel brutal que la guerre en Ukraine n’est pas lointaine et que ses effets se répercutent jusqu’aux familles israéliennes. Face à ces menaces, la résilience nationale reste la meilleure arme : la préparation logistique et la solidarité communautaire, mais aussi la conscience aiguë que seul un Israël fort peut protéger ses citoyens, qu’ils soient à Jérusalem, Tel-Aviv ou en route vers Ouman.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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