Moins de deux semaines après la panique à Ashdod, un requin a été repéré au large des côtes d’Ashkelon. La municipalité a aussitôt ordonné la fermeture de toutes les plages et appelé les baigneurs à évacuer la mer sans délai. Les sauveteurs effectuent des patrouilles le long du littoral, tandis que les autorités locales insistent sur la nécessité de respecter les consignes de sécurité.
L’incident s’est produit ce mercredi après-midi, alors que des maîtres-nageurs du service de secours maritime ont aperçu une nageoire dorsale caractéristique se déplaçant à faible distance du rivage. Aussitôt, un message d’alerte a été diffusé par haut-parleurs, et la mairie d’Ashkelon a annoncé par communiqué :
« Les habitants et visiteurs sont priés de sortir de l’eau et de suivre les instructions des sauveteurs. Les plages resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. »
Selon les premières observations, l’animal serait de grande taille, probablement un requin gris ou un requin mako — deux espèces déjà signalées le long de la côte méditerranéenne israélienne ces dernières années. Des experts marins ont été dépêchés sur place pour analyser les images capturées par drones et déterminer si le prédateur est encore présent dans la zone.
Ce n’est pas la première alerte du genre : il y a à peine dix jours, la municipalité d’Ashdod avait elle aussi suspendu la baignade après la détection d’un requin d’environ cinq mètres près de la plage Yod Alef. À l’époque, les sauveteurs avaient mené des opérations de surveillance pendant plusieurs heures avant de lever l’interdiction. Les experts rappellent que ces apparitions, bien que spectaculaires, restent rares et s’expliquent souvent par des changements de température ou par la présence accrue de poissons près du rivage.
Mais le traumatisme reste vif depuis l’attaque mortelle du mois d’avril dernier à Hadera, où un plongeur, Barak Tsah, avait été tué par un requin lors d’une sortie d’observation. Son épouse, Sarit, avait alors précisé : « Barak n’essayait pas de les nourrir, il se contentait de filmer à distance. Quand ils se sont trop approchés, il a tenté de les repousser avec sa perche de caméra GoPro. » Depuis ce drame, chaque apparition de requin provoque en Israël une réaction immédiate et prudente des autorités.
Les biologistes marins de l’Université de Haïfa soulignent que la côte sud du pays — d’Ashdod à Ashkelon — est devenue une zone de passage pour plusieurs espèces migratrices. L’augmentation de la température de l’eau et la diminution de la pêche industrielle près des ports attirent les grands prédateurs à la recherche de bancs de sardines et de thons. Selon le chercheur Amit Lifshitz, « il n’existe pour l’heure aucune preuve d’une hausse du nombre de requins agressifs, mais la proximité avec les zones de baignade exige une vigilance constante ».
Cette vigilance, justement, est la marque de fabrique du dispositif israélien de surveillance côtière. Grâce à un réseau combinant radars marins, caméras thermiques et observation par drones, les autorités peuvent détecter tout grand animal marin en quelques minutes. C’est ce système qui a permis, aujourd’hui encore, d’éviter une situation potentiellement dangereuse.
Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre fascination et inquiétude. Des habitants d’Ashkelon ont filmé depuis la promenade des images floues d’une nageoire dans les vagues, rapidement relayées sur Telegram et X. Certains internautes évoquent « un requin de 4 mètres », d’autres ironisent : « Après les missiles, voilà les requins ! » Mais les autorités, elles, ne rient pas : la police municipale et les services de secours ont bouclé plusieurs accès aux plages, tandis que les patrouilles continuent d’explorer la zone avec des jet-skis.
La municipalité a rappelé que les contrevenants s’exposent à des amendes s’ils pénètrent dans l’eau avant la levée officielle de l’interdiction. Les sauveteurs insistent sur un point essentiel : « Il n’y a aucun héroïsme à rester dans la mer lorsqu’un requin a été signalé. »
Alors qu’Israël reste en alerte sur tous les fronts — du terrorisme aux menaces maritimes —, cette apparition inattendue rappelle une autre vérité : la nature, elle aussi, peut surprendre. Et face à sa puissance, la meilleure arme reste encore la discipline collective.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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