Paris accueille une rĂ©union internationale sur « le jour d’aprĂšs Gaza » : Marco Rubio reprĂ©sentera Washington

Tandis que les nĂ©gociations se poursuivent au Caire et Ă  Charm el-Cheikh, une rĂ©union de haut niveau se tiendra demain Ă  Paris pour discuter du « jour d’aprĂšs » la guerre de Gaza. Le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Marco Rubio participera Ă  la rencontre aux cĂŽtĂ©s de reprĂ©sentants europĂ©ens, arabes et asiatiques, afin de discuter de la mise en Ɠuvre du plan proposĂ© par le prĂ©sident Donald Trump et de la rĂ©partition des engagements internationaux pour la reconstruction et la stabilisation du territoire palestinien.

Selon une dĂ©pĂȘche de Reuters, cette confĂ©rence parisienne s’inscrit dans une initiative diplomatique amĂ©ricaine visant Ă  structurer la phase post-conflit aprĂšs deux ans de guerre acharnĂ©e entre IsraĂ«l et le Hamas. Les États-Unis souhaitent dĂ©finir les contours d’une administration civile Ă  Gaza, sans la participation du mouvement islamiste, tout en garantissant la sĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l et en mobilisant des financements arabes et europĂ©ens pour la reconstruction.

La prĂ©sence de Marco Rubio, connu pour ses positions fermes en faveur d’IsraĂ«l et sa ligne dure vis-Ă -vis de l’Iran, illustre la nouvelle orientation de la diplomatie amĂ©ricaine depuis le retour de Donald Trump Ă  la Maison-Blanche. Rubio, nommĂ© secrĂ©taire d’État en remplacement d’Antony Blinken, s’est imposĂ© comme la voix d’une AmĂ©rique plus directe, cherchant Ă  imposer un cadre international sans concessions au terrorisme.

La rĂ©union, organisĂ©e sous l’égide du ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, devrait rassembler des reprĂ©sentants de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Égypte, de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite. D’aprĂšs plusieurs sources diplomatiques citĂ©es par le Jerusalem Post et Reuters, l’objectif principal sera de dĂ©terminer qui administrera Gaza une fois le Hamas neutralisĂ© et comment Ă©viter un vide sĂ©curitaire qui pourrait profiter Ă  l’Iran ou Ă  ses supplĂ©tifs rĂ©gionaux.

Israël, bien que non représenté directement à la table de Paris, a été informé des discussions et a posé trois conditions préalables à toute approche internationale :

  1. Le désarmement total du Hamas et du Jihad islamique.
  2. Le maintien d’un contrĂŽle sĂ©curitaire israĂ©lien sur les frontiĂšres maritimes et aĂ©riennes.
  3. L’instauration d’une supervision rĂ©gionale arabe, soutenue logistiquement par les États-Unis, mais sans ingĂ©rence politique.

Ces conditions reflĂštent la position dĂ©fendue par le Premier ministre Benyamin Netanyahu, pour qui toute reconstruction doit s’inscrire dans un cadre de sĂ©curitĂ© durable, garantissant qu’aucun « second Hamas » ne puisse Ă©merger Ă  Gaza.

Les discussions interviennent alors que les pourparlers de cessez-le-feu se poursuivent en Égypte, oĂč des mĂ©diateurs Ă©gyptiens et qataris tentent de convaincre le Hamas d’accepter la libĂ©ration des derniers otages israĂ©liens en Ă©change d’un allĂšgement partiel du siĂšge. Le contexte reste explosif : les factions islamistes refusent tout accord qui ne garantit pas leur maintien politique Ă  Gaza, tandis que Washington, JĂ©rusalem et Le Caire insistent sur la nĂ©cessitĂ© d’un redĂ©ploiement d’une autoritĂ© palestinienne rĂ©formĂ©e, contrĂŽlĂ©e par des technocrates et encadrĂ©e par des observateurs arabes.

La France, qui accueille la rencontre, espĂšre jouer un rĂŽle de mĂ©diateur entre les blocs. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres StĂ©phane SĂ©journĂ© a plaidĂ© pour une « solution rĂ©aliste et multilatĂ©rale », mais la position française — favorable Ă  un État palestinien — reste source de mĂ©fiance Ă  JĂ©rusalem.

Pour les capitales arabes, l’enjeu est clair : Ă©viter d’ĂȘtre entraĂźnĂ©es dans une guerre israĂ©lo-palestinienne interminable tout en conservant un levier d’influence sur la reconstruction. L’Arabie saoudite, engagĂ©e dans des discussions avec Washington sur un pacte de dĂ©fense bilatĂ©ral, voit dans cette confĂ©rence un test diplomatique. Si Riyad accepte de contribuer au financement de la reconstruction, elle exigera en retour des garanties amĂ©ricaines sur la normalisation progressive avec IsraĂ«l — condition centrale du plan Trump 2.0 actuellement sur la table.

Le plan en question, dévoilé partiellement en septembre, prévoit un schéma de gouvernance transitoire pour Gaza :

  • Une force multinationale arabe sous supervision amĂ©ricaine.
  • Un conseil civil local financĂ© par la Banque mondiale.
  • Une intĂ©gration graduelle des infrastructures de Gaza Ă  celles de la Cisjordanie.

Ce projet, soutenu par Washington et Londres, est jugé inacceptable par le Hamas et par Téhéran, qui y voient une « recolonisation occidentale » du territoire palestinien.

Au-delĂ  des dĂ©saccords, la rĂ©union de Paris marque une Ă©tape dĂ©cisive dans la reconfiguration du Moyen-Orient post-7 octobre. Pour IsraĂ«l, c’est la preuve que le monde reconnaĂźt enfin que la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale dĂ©pend de la neutralisation du Hamas et de la mise en place d’un nouvel ordre local — stable, arabe et non terroriste. Pour les États-Unis, c’est l’occasion de rĂ©affirmer leur leadership face Ă  la Russie et Ă  la Chine, toutes deux prĂȘtes Ă  s’engouffrer dans le vide stratĂ©gique du Proche-Orient.

Si Paris parvient Ă  arracher un consensus, ce sera le premier signe concret que la guerre la plus longue et la plus douloureuse de l’histoire d’IsraĂ«l touche Ă  sa fin. Mais comme le rappelait rĂ©cemment Infos-Israel.News, « aucun plan de paix ne tiendra sans la sĂ©curitĂ© totale d’IsraĂ«l et sans la disparition politique du Hamas ».


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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