Chaque fois qu’Israël accepte un nouvel échange de prisonniers, un frisson d’horreur parcourt le pays. Mais cette fois, la colère se mue en sidération : parmi les noms figurant sur la liste des détenus susceptibles d’être libérés, apparaît celui de Riad Dhahallah Ahmad Al-Amour, haut commandant du Fatah, condamné à onze peines de prison à vie pour le meurtre de neuf soldats et civils israéliens pendant la Seconde Intifada — et même de trois Palestiniens accusés de collaboration avec Tsahal.
Pour les familles des victimes, cette annonce sonne comme une insulte. Pour Israël, elle pose une question vertigineuse : jusqu’où faut-il aller pour conclure une trêve, et combien d’assassins faut-il libérer pour sauver quelques otages ?
Un terroriste de carrière, artisan de la mort
Selon les archives de Ynet et Times of Israel, Al-Amour était à la tête d’une cellule du Fatah qui a semé la terreur dans la région de Bethléem, El-Khader, Beit Jala et sur la route des tunnels entre 2000 et 2003.
Son groupe a commis sept attentats, mêlant fusillades, attaques de snipers et enlèvements.
Il est directement responsable de la mort du lieutenant-colonel Yehuda Edri, commandant de l’unité 504 du renseignement militaire israélien, tué par un agent palestinien qu’Al-Amour avait armé et retourné.
Parmi les autres victimes :
- Le sergent Max Hazan,
- Le lieutenant David Han Cohen,
- Le sergent Shlomo Adashina,
- Le sergent Danny Dray,
- Les civils Avraham Fish, Aharon Gorov, Deborah Friedman,
- Et Avi Boaz, architecte israélien engagé pour la coexistence, enlevé et exécuté par la cellule d’Al-Amour en janvier 2002 à Bethléem.
Avi Boaz croyait sincèrement que bâtir des maisons pour les Palestiniens rapprocherait les peuples. Il a été assassiné par ceux qu’il voulait aider.
Une barbarie aussi politique que morale
L’histoire d’Al-Amour n’est pas celle d’un combattant idéologique, mais celle d’un tueur structuré par un système — celui d’une société palestinienne qui glorifie la violence.
Dans son village d’origine, El-Khader, son portrait figure sur les murs et les réseaux sociaux. Des pages Facebook locales célèbrent « le héros captif de Bethléem », et des adolescents reprennent son nom dans des chants révolutionnaires.
Le paradoxe est glaçant : un homme condamné pour avoir assassiné des Palestiniens “collaborateurs” est honoré dans le même souffle que pour avoir tué des Juifs. Cette schizophrénie morale illustre ce que l’analyste Dr. Michael Milstein appelle sur INSS.org.il « la fusion toxique entre nationalisme et culte du martyr ».
Les familles israéliennes, seules face à la honte
À Jérusalem et dans le centre du pays, les familles des victimes découvrent avec effroi que le nom d’Al-Amour pourrait apparaître sur la prochaine liste.
« On parle d’un homme qui a exécuté un officier israélien et qui a tué une mère de famille sous les yeux de ses enfants », témoigne une parente d’une des victimes sur Channel 14.
« Comment peut-on appeler cela un geste humanitaire ? C’est un effacement de la justice. »
Cette douleur, déjà vive après les libérations précédentes, est ravivée à chaque fois que l’État évite d’informer directement les familles. Aucun canal officiel ne confirme ou n’infirme les noms, laissant les proches dans une angoisse insoutenable.
Le sentiment de trahison se double d’une peur viscérale : combien de ces assassins reviendront tuer ?
Un signal désastreux pour la sécurité israélienne
L’armée israélienne, pourtant tenue à la discrétion, partage cette inquiétude. Un officier de Tsahal cité anonymement par Maariv confie :
« Chaque libération est une victoire stratégique pour nos ennemis. Ces hommes reviennent dans leurs villages en héros. Ils deviennent des recruteurs, des symboles, des enseignants de la haine. »
Et dans le cas d’Al-Amour, le danger est encore plus grand. Son appartenance au Fatah, mouvement censé être modéré, rend sa libération politiquement toxique. Elle brouille les lignes entre “partenaires de paix” et “terroristes actifs”, un flou que le Hamas exploite immédiatement en se posant comme l’artisan de ces succès.
Déjà , des affiches circulent à Gaza où l’on félicite “nos frères du Fatah libérés par la résistance”. En d’autres termes : le Hamas gagne du prestige en libérant les tueurs du Fatah.
L’illusion de la paix contre la justice
La trêve actuelle, censée favoriser la libération des otages, risque donc de récompenser la barbarie et de décourager les familles qui ont perdu les leurs pour que vive la sécurité d’Israël.
Les accords humanitaires, répètent les experts militaires, ne fonctionnent que lorsqu’ils s’appuient sur la dissuasion, pas sur la compassion.
Mais la compassion, aujourd’hui, semble avoir pris le dessus sur la mémoire.
Et pendant que les familles d’Avi Boaz, de Yehuda Edri et des autres victimes se débattent dans leur douleur, les assassins se préparent à regagner la scène publique, drapés de drapeaux palestiniens, accueillis par les cris d’« Allahu Akbar ».
« Nous avons oublié la leçon du 7 octobre »
L’affaire Al-Amour réveille un traumatisme collectif : celui d’un État qui, par faiblesse diplomatique ou par calcul international, sacrifie la justice sur l’autel de la paix illusoire.
Les Israéliens n’ont pas oublié ce que coûte l’oubli de la dissuasion. Et la phrase qui revient, sur les plateaux comme dans les rues, résume la peur du pays :
« Nous avons arrêté la guerre, mais nous n’avons pas arrêté la folie. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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