La tension reste vive dans le centre d’Israël, où les forces de l’ordre ont arrêté ce matin un conducteur arabe de Lod transportant douze Palestiniens sans permis de séjour à Bnei Brak. L’intervention rapide de la police municipale a permis d’éviter ce qui aurait pu devenir un nouvel épisode d’infiltration potentiellement dangereux, dans une ville ultra-orthodoxe densément peuplée. L’affaire relance la question de la sécurité intérieure et de la complicité de certains citoyens israéliens avec des éléments illégaux venus de Judée-Samarie.
Selon le rapport officiel, les policiers de la patrouille municipale ont repéré un véhicule stationné en double file rue HaMaccabim, bloquant la circulation. En s’approchant pour verbaliser le conducteur, ils ont constaté la présence de douze passagers entassés à l’arrière. Aucun ne détenait d’autorisation de séjour ni de permis de travail en Israël. Le conducteur, âgé de 24 ans, résidant à Lod, conduisait par ailleurs avec un permis non valide pour ce type de véhicule.
« L’individu a été interpellé sur-le-champ et le véhicule saisi pour 30 jours », a précisé la police dans un communiqué. « Lors du contrôle, plusieurs anomalies mécaniques et des défaillances de sécurité ont également été relevées. » Les passagers, originaires de la région de Hébron et de Jénine, ont été transférés pour interrogatoire avant leur expulsion vers les territoires palestiniens.
Cette opération n’est pas un cas isolé. Ces derniers mois, la police israélienne a intensifié ses campagnes d’arrestations contre les « shabakhim » — abréviation de shohé b’li heiter, ou « résidents sans permis » — qui pénètrent illégalement sur le territoire israélien pour travailler, parfois aussi pour préparer des attentats. Selon les chiffres de la Magav (police des frontières), plus de 2 500 clandestins ont été arrêtés depuis le mois d’août dans le centre et le sud du pays, souvent aidés par des chauffeurs israéliens arabes rémunérés pour leur transport.
Les autorités ne minimisent plus la menace. Depuis le massacre du 7 octobre, plusieurs attaques ont été commises par des Palestiniens entrés illégalement en Israël, profitant de la proximité géographique avec certaines villes mixtes. « Ces arrestations ne concernent pas seulement la légalité du séjour », rappelle le commissaire adjoint Itzik Peretz. « Elles visent à empêcher des infiltrations pouvant servir de couverture à des activités terroristes. »
À Bnei Brak, la peur reste palpable. La ville, densément peuplée et peu habituée à ce type d’incident, se retrouve régulièrement citée par la police comme zone de transit privilégiée pour les travailleurs clandestins venant du sud de la Samarie. « C’est une faille sécuritaire dont le Hamas profite depuis des années », confie un ancien responsable du Shin Bet. « Chaque voiture qui transporte ces individus sans contrôle représente un risque. Le Hamas a déjà utilisé des circuits de contrebande humaine pour infiltrer des agents ou des armes. »
La déclaration officielle de la police est sans équivoque :
« Les entrepreneurs et particuliers qui emploient, logent ou transportent des Palestiniens sans permis mettent en danger leur propre sécurité et celle du public. »
L’arrestation du chauffeur de Lod rappelle aussi la complexité de la coexistence dans les villes mixtes israéliennes. Lod, Ramle ou Jaffa abritent des populations arabes et juives, où certains réseaux de transport clandestin ont prospéré dans l’ombre des chantiers et de l’économie parallèle. Dans un contexte de guerre prolongée, ces complicités deviennent des menaces directes à la sécurité nationale.
Pour Israël, la lutte contre les « shabakhim » est devenue un volet essentiel de la défense intérieure. Outre la surveillance des passages frontaliers, des équipes mixtes de la police, de Tsahal et du Magav mènent des opérations quotidiennes pour repérer et démanteler les circuits d’infiltration. Ces actions sont soutenues par des technologies de reconnaissance faciale et des drones de surveillance déployés dans les zones sensibles autour de Modi’in, Netanya et Tel-Aviv.
Mais au-delà du dispositif policier, c’est la question morale et civique qui se pose. Comment des citoyens israéliens, souvent conscients du danger, peuvent-ils encore collaborer avec des réseaux d’infiltration palestiniens ? Le ministre de la Sécurité nationale a rappelé récemment que « transporter un clandestin, c’est trahir la confiance du pays qui t’emploie, de la société qui t’abrite et des soldats qui protègent tes routes ».
À Bnei Brak, les habitants saluent la réactivité des forces de l’ordre. « Nous savons que nous sommes une cible symbolique », confie David Ben Moshe, commerçant local. « Voir la police agir immédiatement nous rassure. On veut pouvoir envoyer nos enfants à l’école sans craindre que des étrangers passent la nuit dans des immeubles voisins. »
Cet incident rappelle une vérité simple : la sécurité d’Israël ne se joue pas seulement à la frontière de Gaza ou au nord du pays, mais aussi au cœur de ses villes, dans les rues ordinaires où chaque vigilance compte.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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