Europe : “Israël frappera l’Iran dans les 12 mois” – déclaration du diplomate européen

 

Alors que la tension stratégique entre Jérusalem et Téhéran reste l’un des points les plus explosifs du Moyen-Orient, un haut diplomate européen estime qu’Israël pourrait frapper l’Iran « dans les 12 prochains mois ». Dans un entretien accordé à ynet (source : https://www.ynet.co.il/news/article/s1b1s7wrp), il confie que les États-Unis « ne donneront pas de feu vert immédiat », redoutant que toute escalade militaire freine la reconstruction de Gaza et perturbe la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu soutenu par Washington et le président américain Donald Trump.

Selon ce diplomate, l’administration américaine cherche à préserver une fenêtre diplomatique fragile et redoute qu’une opération israélienne majeure, même justifiée par la menace, rebatte entièrement les cartes régionales. Mais il ne voit pas de solution à long terme sans un affrontement. « Je crains qu’une action militaire israélienne se produise dans les 12 mois. Les dirigeants iraniens, et surtout Ali Khamenei, n’ont tiré aucune leçon du dernier cycle. Au contraire : ils doublent leurs efforts », a-t-il déclaré.

Cette inquiétude européenne illustre une réalité que les services de renseignement occidentaux répètent depuis des mois : l’Iran accélère son programme balistique, soutient activement ses proxies militaires au Liban, en Syrie et au Yémen, et poursuit en parallèle sa stratégie d’encerclement d’Israël. Une approche qui, pour Jérusalem, constitue une ligne rouge.


Washington freine — mais ne peut pas empêcher indéfiniment

D’après la même source européenne, Joe Biden n’avait déjà pas autorisé de frappes israéliennes étendues contre l’Iran lors du cycle de juin 2025, laissant l’initiative à Tsahal mais limitant son ampleur. Aujourd’hui, l’équipe de sécurité nationale de Trump privilégie la poursuite de la normalisation régionale, la mise en œuvre du plan de stabilisation de Gaza et la reconstruction d’infrastructures civiles supervisées par les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte.

« Les Américains ne veulent pas que cela éclipse Gaza », explique le diplomate. « Ils refuse­ront probablement de donner un feu vert dans les prochaines semaines. » Mais ils reconnaissent aussi l’inévitabilité d’une confrontation si l’Iran poursuit son escalade.

Il rappelle que la République islamique fait face à une crise interne majeure — notamment une pénurie d’eau qui frappe déjà Téhéran — mais que Khamenei préfère investir massivement dans le programme militaire et dans le financement des milices chiites régionales plutôt que de répondre aux besoins de la population. « C’est tragique pour l’Iran », relève-t-il.


La menace se déplace aussi vers le Liban

L’entretien intervient alors que la frontière nord s’embrase une nouvelle fois après l’élimination par Israël de Hytham Tabtabai, haut commandant de Hezbollah. En Europe, on reconnaît que « personne ne veut d’une nouvelle guerre au Liban ».

Le diplomate note les avancées partielles de l’armée libanaise dans le désarmement local, mais admet que « ce n’est pas suffisant ». Il explique : « Si Hezbollah cherche de nouveau à menacer Israël, cette dernière a le droit d’agir. Mais il faut aussi montrer aux Libanais que l’empreinte israélienne sera moindre s’ils agissent réellement. » Une critique implicite de la responsabilité du gouvernement libanais dans la montée de la tension.


Pressions européennes sur Israël : Judée Samarie, fiscalité et implantations

Le diplomate reconnaît cependant que les capitales européennes jugent inquiétante l’évolution en Judée Samarie: hausse des violences nationalistes, nouveaux projets de construction, et tensions autour du transfert des taxes vers l’Autorité palestinienne. Pour Berlin, Paris, Rome et Londres — qui ont publié une déclaration conjointe ce week-end — une faillite de l’Autorité palestinienne « serait désastreuse pour la stabilité régionale » et constituerait un risque direct pour la sécurité israélienne.

Dans la vision européenne, Israël doit préserver un minimum de coordination sécuritaire avec Ramallah pour éviter un chaos politique qui profiterait immédiatement au Hamas et à l’Iran. Une position diplomatique que Jérusalem, tout en l’écoutant, considère parfois déconnectée de la réalité terroriste quotidienne.


Un compte Ă  rebours silencieux

Les propos du diplomate européen résonnent comme un avertissement : l’année 2026 pourrait être celle d’une confrontation décisive entre Israël et l’Iran. Les déclarations belliqueuses des Gardiens de la Révolution publiées ce matin — « si Israël attaque, la réponse sera écrasante » — montrent que Téhéran s’attend à ce scénario.

Mais en Israël, nombre d’analystes rappellent que la dernière escalade iranienne a révélé davantage les faiblesses du régime que sa puissance. Les frappes de Tsahal, ciblées et chirurgicales, ont mis en lumière l’incapacité de Téhéran à protéger ses infrastructures clés. D’où la crainte européenne que le régime iranien accélère ses préparatifs pour « corriger » ses erreurs.

La ligne rouge est désormais partout : à Gaza, à Rafah, à Damas, à Bagdad, au Liban. L’erreur d’analyse d’un camp ou de l’autre pourrait faire basculer la région entière dans un conflit que personne ne pourra ensuite contenir.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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