« J’étais seul sous la douche avec un terroriste » : le tĂ©moignage bouleversant d’Alon Ahel, survivant du supplice dans les tunnels de Gaza

Alon Ahel, l’un des survivants de l’enfer des tunnels du Hamas, a livrĂ© hier soir un tĂ©moignage bouleversant au journal tĂ©lĂ©visĂ©, rĂ©vĂ©lant pour la premiĂšre fois l’ampleur de l’horreur qu’il a subie durant sa captivitĂ© Ă  Gaza. Son rĂ©cit dĂ©chirant lĂšve un voile supplĂ©mentaire sur les violences, la famine, les humiliations et les agressions sexuelles infligĂ©es par les ravisseurs islamistes aux otages israĂ©liens durant prĂšs de deux annĂ©es, dans un silence souterrain que seule une poignĂ©e d’hommes a rĂ©ussi Ă  quitter vivant.

Il dit d’emblĂ©e ce qu’il rĂ©pĂšte Ă  lui-mĂȘme depuis qu’il a Ă©tĂ© arrachĂ© au cƓur de l’abĂźme : « Je savais que je reviendrai vers ma mĂšre. J’ai gardĂ© cette pensĂ©e vivante mĂȘme sous terre. » Une maniĂšre de rappeler que l’espoir, parfois tĂ©nu, Ă©tait le fil invisible auquel il s’accrochait pour ne pas sombrer.

Ahel revient au premier instant de son cauchemar : la fĂȘte de Nova, les premiĂšres explosions, les tirs, les cris, la panique absolue. « On s’est rĂ©fugiĂ©s dans une mignonnette, les interceptions continuaient sans arrĂȘt, puis les Kalachnikovs. Tu demandes : ‘OĂč est l’armĂ©e ?’ Tu attends la mort. » C’est sur cette mĂȘme route qu’il a vu tomber les hĂ©ros anonymes qui ont tentĂ© de protĂ©ger les survivants. Il cite notamment Aner Shapira, qui a lancĂ© grenade aprĂšs grenade sur les assaillants avant d’ĂȘtre abattu : « Il nous a sauvĂ©s. Je lui dois ma vie. »

KidnappĂ© en quelques secondes, projetĂ© dans un pick-up « comme un sac de pommes de terre », il est transportĂ© au cƓur de Gaza, blessĂ© Ă  l’Ɠil par un Ă©clat provoquĂ© par l’explosion d’une grenade. L’horreur commence au moment oĂč ses ravisseurs le tirent dans un bĂątiment : « Je ne voyais plus rien. Je criais que j’étais aveugle. Le soir, ils m’ont injectĂ© un produit pour m’endormir. Je me suis rĂ©veillĂ© que le lendemain. Les points de suture, ils me les ont faits sans aucune anesthĂ©sie. »

Puis vient l’étouffement du sous-sol, les tunnels, la privation, la dĂ©shumanisation totale. « AttachĂ© comme un singe. À manger comme un chien. Tu deviens un squelette. Tu vois des corps. Et eux, ça les rĂ©jouit. » Ahel dĂ©crit une cruautĂ© mĂ©thodique, une volontĂ© de briser les otages en les affamant, en les privant de sommeil, en les humiliant, en les isolant.

Il raconte aussi l’une des pĂ©riodes les plus dĂ©chirantes : son passage avec plusieurs otages devenus pour lui une famille d’infortune. Il cite Eli Sharabi, Almog Sarusi z’’l, Uriel Danino z’’l et Hersh Goldberg-Polin z’’l. « Quelques minutes avec eux, puis ils les ont emmenĂ©s. Eli Ă©tait comme un pĂšre. Ils m’ont tout enlevĂ©. »

Puis vient le moment oĂč sa voix se brise : le tĂ©moignage sur les agressions sexuelles. Celui qu’il avait longtemps hĂ©sitĂ© Ă  rĂ©vĂ©ler, par honte et par douleur. « Tu vas te doucher, et il arrive. Il met du shampoing dans sa main et commence Ă  te frotter. Il te touche. Il insiste. Il dit que c’est pour que je sois propre, pour Ă©viter les infections. » Il prĂ©cise : « Heureusement, ça n’a pas Ă©tĂ© plus loin, mais l’humiliation est totale. »

Dans les tunnels, il tente tant bien que mal de prĂ©server une once d’humanitĂ©. « Je chantais. Ils me criaient d’arrĂȘter. Alors j’arrĂȘtais
 puis je recommençais en secret. » AprĂšs sa libĂ©ration, l’un des premiers gestes qu’il a posĂ©s a Ă©tĂ© de jouer sur un piano Ă  queue installĂ© pour lui : le mĂȘme morceau, dit-il, qui lui a permis de tenir sous terre.

Son retour Ă  la vie se fraie encore un chemin difficile. On lui a diagnostiquĂ© des blessures physiques, des traumatismes psychologiques profonds, mais aussi — comme il le dit lui-mĂȘme — une force nouvelle. « Pendant deux ans, j’étais un mort. Maintenant je sais : je suis fort. Je ne suis pas une victime. Je ne suis pas cassĂ©. Je vais dĂ©vorer le monde. »

Le tĂ©moignage d’Ahel, diffusĂ© ce soir, devrait Ă  nouveau secouer le dĂ©bat international en rappelant la rĂ©alitĂ© brute, sans fard, des conditions de dĂ©tention des otages par le Hamas. Une rĂ©alitĂ© longtemps niĂ©e ou minimisĂ©e dans certaines tribunes politiques et mĂ©diatiques en Europe, en AmĂ©rique latine ou dans les institutions onusiennes. Son rĂ©cit survient alors que les nĂ©gociations pour le retour des derniers otages, menĂ©es par IsraĂ«l, les États-Unis et l’Égypte, continuent dans une atmosphĂšre incertaine.

Ce que dit Ahel, aujourd’hui, dĂ©passe sa seule histoire personnelle : c’est un appel Ă  regarder en face ce que signifie rĂ©ellement un enlĂšvement par une organisation djihadiste qui fait de la violence, de la terreur sexuelle et de l’humiliation un instrument politique. Et c’est un appel, aussi, Ă  ne pas abandonner ceux qui restent encore retenus dans l’obscuritĂ© des tunnels.

Sources réelles :
– Channel 12 News (IsraĂ«l) – diffusion du tĂ©moignage, 1 dĂ©cembre 2025
– Israel Hayom – publication originale, 1 dĂ©cembre 2025
– IDF Spokesperson Unit – images et informations relatives aux otages (2023–2025)


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 – Tous droits rĂ©servĂ©s