La disparition violente de Yasser Abo-Shabab, figure clé des milices locales opposées au Hamas dans le sud de la bande de Gaza, provoque une onde de choc au sein des services de sécurité israéliens. Contrairement aux premiers rapports affirmant qu’il avait été abattu, des responsables israéliens confirment qu’il a en réalité été battu à mort lors d’une rixe interne avec des membres de sa propre organisation — un conflit né de désaccords profonds sur le degré de coopération avec Israël.
Transporté en urgence par des forces israéliennes vers l’hôpital Soroka à Be’er Sheva, Abo-Shabab a succombé à ses blessures en route. Son second, Rassan al-Dehini, devrait reprendre automatiquement la tête de la milice « Forces populaires », pilier central de l’initiative israélienne visant à soutenir des groupes armés rivaux du Hamas.
Cette mort remet en question un pilier stratégique du « jour d’après » : l’idée d’utiliser des milices locales comme alternative politico-militaire au Hamas. D’après les estimations sécuritaires, l’affaiblissement de ces groupes renforce de facto le contrôle du Hamas sur le territoire, réduisant les marges de manœuvre israéliennes.
Depuis plusieurs mois, Israël tentait de consolider ces structures locales, en particulier dans la ville de Rafah, où Abo-Shabab incarnait une opposition déterminée au régime du Hamas. Lors de la guerre, Israël avait appuyé son action contre l’organisation terroriste. En parallèle, les services de renseignement craignaient qu’avec la fin des combats, des affrontements éclatent entre Hamas et clans locaux cherchant à redéfinir l’équilibre des forces.
Le Hamas avait d’ailleurs tenté d’assassiner Abo-Shabab plus tôt cette année, sans succès, notamment parce qu’il se trouvait alors dans une zone sous contrôle israélien. Sa mort interne, ironique et brutale, illustre cependant l’instabilité grandissante qui règne au sein des milices, où les règlements de comptes deviennent de plus en plus fréquents.
Dans un entretien en octobre, la milice d’Abo-Shabab affirmait soutenir la trêve et la restitution des otages, tout en promettant de maintenir son emprise sur la région de Rafah et de défendre ses terres. Elle décrivait alors son projet pour Gaza comme un territoire « sûr, sans organisations terroristes inutiles, sans armes superflues et sans guerres ». Sa disparition risque de refermer la fenêtre d’opportunité qu’Israël tentait d’ouvrir pour remodeler l’ordre interne de la bande de Gaza
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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