Rwanda, 1994, un nouveau « Crime contre l’humanité » : 1.000.000 de morts en 100 jours* ! Comme Juif, me souvenant du martyr de la Shoah, je ne pouvais qu’être à nouveau atterré, que refouler mes larmes, lors du vernissage – dans les locaux du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles – de l’exposition « Les cent jours du génocide des Tutsis, 1994 – 2014 ». « Vernis sage »… mis en deux mots, cela donnait un parfait descriptif de beaucoup des élus qui circulaient, d’un air compassé (En un mot !), entre la centaine de caricatures et photos terribles retraçant l’Horreur. Car en effet, la mine navrée qu’ils affichaient – entre deux zakouskis et les boissons offerts à l’issue des discours de circonstance – n’était qu’un vernis destiné à cacher l’immense responsabilité du landerneau politique occidental dans ce crime ! Comment des représentants de la particratie belge osaient-ils, sans s’écrouler de honte en se battant la coulpe, déambuler face aux dernières images de victimes s’en regardant nos commandos partir et se sachant voués inexorablement à la mort ?

Rappelons les faits : alors qu’avec la collaboration active des soldats du « Pays des Droits de l’Homme » (sic !), les Hutus massacraient les Tutsis et ceux qui prenaient leur défense, que le gouvernement américain niait à l’ONU la réalité du génocide, plusieurs milliers de victimes potentielles s’étaient réfugiées, à l’ETO de Kicukiro-Kigali et au Centre de psychiatrie de Ndera-Kigali, sous la protection des militaires belges. (La Belgique avait le contingent le mieux entraîné et le mieux équipé de la force de l’Onu au Rwanda en 1994.) Encerclés par les assassins Hutus – qui n’attendaient que le moment propice pour pouvoir exécuter leur massacre local sans risque – ces hommes, femmes et enfants n’avaient pour seul rempart que les soldats du Plat Pays, pour seule arme que leurs mains. C’est alors qu’un ordre arriva de Bruxelles : « Retrait immédiat des troupes et ne pas s’occuper des réfugiés Tutsis »… donc de les abandonner aux machettes assassines ! Voyant la mort en face, ceux-ci s’accrochaient aux camions en partance, se couchaient devant les roues, imploraient la pitié des commandos… « Un ordre étant un ordre », ils furent écartés sans ménagements et quasi-tous, dans les minutes suivantes, passèrent de vie à trépas dans d’atroces souffrances !

On me dira que, comme pour sa responsabilité dans la Shoah, le gouvernement belge – dont aucun des responsables n’a jamais été condamné, bien au contraire – s’est excusé depuis. La belle affaire ! Il est trop facile de verser des larmes de crocodiles, de demander pardon une fois le crime accompli : les tribunaux sont pleins de coupables éplorés soi-disant « repentis ». Encore faudrait-il que les victimes soient toujours là pour accorder le pardon, que les survivants – qui souffrent encore dans leur chair et/ou dans leur âme – soient consultés. L’une des caricatures exposées résumait bien la situation : publiée à l’occasion du dixième anniversaire du génocide, celle-ci montrait deux Casques bleus transportant une pancarte « Never again ! » (« Plus jamais ! », slogan déjà lancé après la Shoah.) tandis que l’un disait à son compagnon « Careful with that sign… It’s re-usable ! » (« Attention avec cet écriteau… C’est réutilisable ! »). C’est bien là que se situe toute la monstruosité de l’Occident : rien n’a changé ! Dans le génocide rwandais, à peine quelque dizaines d’années après la Shoah, on retrouve les mêmes forfaitures : comme pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement français a collaboré avec les génocidaires (Rappelons que Mitterrand, dirigeant l’Hexagone en 1994, était un ancien haut-fonctionnaire de Vichy !) ; les Américains – qui avaient refusé de bombarder les voies ferrées menant à Auschwitz, bien qu’étant au courant de ce qui s’y passait – ont une fois de plus, en 94, dissimulé au monde l’ampleur du drame, « préférant faire des économies plutôt que de sauver des vies humaines » ; les autorités belges, elles, fidèles à celles qui les précédaient en 40-45, ont brillé à nouveau par leur passivité en livrant à la mort, sans la plus petite résistance, ceux qu’elles devaient protéger. Rien de nouveau donc sous le soleil de Kigali… Rien de nouveau non plus, actuellement, sous le soleil de Damas où ces mêmes « repentis » livrent en catimini des armes à des milices islamistes dont le plus grand plaisir consiste – hilares et fiers sous l’œil des caméras, aux cris de « Allah Akhbar ! » – à violer et lapider des femmes, décapiter des hommes et des enfants, pour le seul « crime » d’être chrétiens ou de ne pas partager complètement leur foi sunnite extrême de débiles !

Rien de nouveau : Esav ne changera jamais ! Et quand ce lâche, cet assassin en série, cet hypocrite, propose – la bouche en cœur, affublé de son costume carnavalesque de Thémis – la protection d’Israël par ses « forces d’interposition », forts des expériences de l’Histoire nous ne pouvons que lui répondre : « Passe ton chemin, Honest Iago, nous préférons tes condamnations à tes condoléances ! »

Par Yéh’ezkel Ben Avraham pour Alyaexpress-News

* Etrange que le fait que ce nouveau génocide ait touché les Tutsis ! En effet, il semble bien que ceux-ci aient des racines hébraïques. « Celles-ci apparaîssent non pas à travers un système théorique cartésien mais, plutôt, à travers les manifestations d’une mémoire ou spiritualité collective transmise de génération en génération par un processus ésotérique (dans le sens le plus positif de ce terme), c’est-à-dire une suite de rituels quotidiens de la vie pastorale, auxquels participent les “initiés” (tout Tutsi adulte est supposé initié aux rituels pastoraux) et leurs descendants. Le rituel permet à ces derniers l’acquisition spontanée des connaissances à travers les cinq sens. La participation au rituel précède la compréhension intellectuelle (NDLR : « Naasé vé nichma » – « Fais et comprends ensuite »). La Loi des Anciens Tutsis était donc contenue dans des “Codes ésotériques” qui, au vu de leur contenu, sont des “Codes hébraïques” prescrivant, entre autres, des règles strictes en matière alimentaire (la cacherouth tutsi) ainsi que divers autres commandements et interdictions divins (« imiziro » = « mitzvoth »). En comparant le judaïsme talmudique à leurs pratiques religieuses ancestrales, les Tutsis (ou une partie d’entre eux) se reconnaissent donc comme Juifs à cause des nombreux points de convergence. (…) Le judaïsme des Tutsis est cependant pré-talmudique, comme celui des Patriarches, des rois David et Salomon. » En fait, il semblerait que les Tutsis (« Tutsi » = « Kouchi ») soient originaires de l’ancien empire de Kouch où règna la Reine de Saba et son fils Mélénik 1er (David II, dont le père aurait été le roi Salomon – Shlomo Hamelekh). Prenant comme référence Shlomo Hamelekh, les Tutsis se placent donc dans la tribu de Yéhouda, ce qui expliquerait pourquoi ils ont adopté, comme les empereurs d’Ethiopie, le Lion comme symbole. A l’époque des Indépendances, la mémoire collective juive des Batutsis se concrétisa notamment par l’adoption de l’étoile de David sur le drapeau du Burundi. La participation occidentale au génocide rwandais semble bien prouver, comme lors de la Shoah, que – dans son inconscient instinctif et collectif – « Esav sonnet Ya’acov » (« Esaü déteste Jacob »)… même quand ce dernier n’est pas « vraiment » Juif (c’est-à-dire « de descendance maternelle ou converti selon la Halakha ») !