Cette israélienne d’argentine a à deux reprises perdu ses maris, et elle a aujourd’hui le statut de Isha katlanit ( hébreu : אישה קטלנית, littéralement: « / femme mortelle ») qui est un terme utilisé dans la halakha (la «loi juive») pour une femme mariée qui est devenue veuve deux fois. Cette femme, dit-on, ne doit pas se remarier, car l’épouser comporte le risque que son prochain mari peut aussi mourir (c’est à dire, elle va devenir la «cause» de sa mort parce que ses deux précédents maris sont morts).

L’origine de cette règle est talmudique. Il s’agit d’un différend dans le Talmud pour savoir si une femme devient une katlanit («cause la mort») après la mort de deux maris ou la mort de trois maris. La conclusion est que deux suffisent pour définir une katlanit, un terme trouvé dans la littérature post-talmudique. 

Le Talmud présente deux raisons à risque par le fait d’épouser une katlanit :

  1. Selon la première raison, la «malchance» ou «malheur» de la katlanit peuvent mettre en danger son mari.
  2. La deuxième raison est que sa «fontaine» (c’est à dire, un euphémisme pour vagin ), peut avoir un « caractère risqué. »

Maïmonide soutient que si l’on a déjà épousé une telle femme, il n’a aucune obligation de divorcer selon la loi juive. D’autres rabbins, y compris Rabbi Asher ben Yehiel, prennent une position plus rigoureuse. À leur avis, un homme n’est pas un «propriétaire» de sa vie, alors il n’a pas le droit de se mettre en danger. Par conséquent, celui qui a épousé une katlanit doit divorcer.

Techniquement, la règle de la isha katlanit peut encore être valable pour ceux qui adhèrent au judaïsme orthodoxe. En pratique cependant, les autorités rabbiniques ont sensiblement réduit la pertinence des principes, en partie grâce au principe rabbinique que seul D… protège « des dangers inhabituels. En outre, les autorités rabbiniques ont exprimé leur préoccupation que les veuves soient autorisées à se remarier, à la fois pour leur propre bénéfice moral et pour le bien de la population juive. Aujourd’hui, il est admis que les décès de vieux maris (plus de 70 ans) ou décès des maris causés par un accident ne sont pas des raisons pour définir une femme comme une katlanit, car les causes sont naturelles.

Concernant, ce cas en Israël,  c’est une femme de 70 ans immigrante en provenance d’Argentine, qui a enterré  son second mari en 2008, et a trouvé un nouveau partenaire dans la vie, et a récemment décidé de se re-marier, mais a été confrontée à un obstacle inattendu.La rabbin de la ville a refusé de lui accorder le mariage, car il soupçonne qu’elle appartienne à la catégorie de la «femme katlanit. »

Les autorités halakhiques ont convenu à l’unanimité que, même si un homme est prêt à risquer sa vie avec une veuve noire, il n’est pas possible de permettre un tel mariage, car cela serait considéré comme un suicide, interdit selon la loi juive.

Selon la logique de la pensée halakhique, si la femme était veuve une fois, c’était un accident. Mais quand cela arrive avec un second mari, ce n’est plus un accident, car le sort ordonné dans le ciel menace les prochains maris de ce type de femmes.

Heureusement, pour cette femme israélienne de 70 ans, elle n’a pas été considérée comme une femme katlanit par le Tribunal Rabbinique de Beer Sheva qui  a donné trois raisons :

1- Le premier mari est mort à un âge avancé. Ainsi, la cause de sa disparition n’est pas forcément liée à la femme.

2- Les deux maris ont vécu de nombreuses années avec leur femme, l’un 17 ans et le second 23 ans.

3- Les deux hommes soupçonnés n’étaient pas religieux et ont « commis beaucoup de péchés graves » – n’ont pas garder le jour du sabbat, ont violé les règles de pureté rituelle et ainsi de suite. Ce qui, selon les rabbins, est aussi une cause d’une vie moins longue, et donc la femme n’est pas à blâmer, et ce n’est pas du au  « mauvais karma » de sa femme 🙂

Mazal Tov à ce nouveau couple et une pensée forte pour toutes les veuves noires dans le monde 🙂