Photo : Terre d’Israel.com
C’est avec une jubilation aussi discrète qu’inconsciente que les médias occidentaux ont enfourché leur nouveau pur-sang arabe (Euh ! “cheval de bataille” voulais-je écrire.) : « Les Juifs de Belgique ont peur face à la montée de l’antisémitisme »… Ainsi donc, les terroristes seraient en voie de réussir leurs visées, à nous réduire à merci par leurs horreurs. Halte là ! S’il est exact que tous nous éprouvons une certaine inquiétude, notre peuple a trop souvent vécu pareilles situations pour que nous cédions à la panique. Rappelons-nous ce que nous disait le Rav de Bratslav : « Le monde est un pont étroit… L’important est de ne pas avoir peur ! »
Sur ce pont – l’Histoire – partant d’Avraham vers la finalité heureuse du Monde, longtemps nous avons marché. Au gré des bourrasques et des tempêtes suscitées par Amalek, plusieurs des nôtres – Hélas ! – ont basculé mais, malgré cela et protégés par le Ciel, rien n’a pu arrêter notre marche vers la Lumière… et ce n’est pas maintenant que nous la voyons enfin poindre à l’horizon que nous allons nous asseoir et pleurer comme nous le faisions aux bords des fleuves de Babylone. Bien au contraire ! S’il est exact – comme l’a souligné Natan Sharansky – que le glas de notre Galouth européenne a sonné, le son proche du schofar de la Délivrance couvre avantageusement ce bruit lugubre. Pour paraphraser Tristan Bernard : « Nous vivions dans la crainte ? Vivons à présent dans l’espoir ! » Je sais… L’un de nos Sages disait – en parlant des « Douleurs de l’Enfantement » (les temps très proches de l’arrivée du Machiah’ Ben David), tellement cette période sera difficile pour Israël – « Pourvu que je ne le voie pas ! » Mais ce n’est pas le moment de flancher dans les derniers mètres. De toute façon, la retraite nous est coupée car, sous les sabots sanglants des destriers de Mahomet, les planches pourries de la passerelle d’Esav, sur lesquelles nous avions posé le pied, s’écroulent derrière nous. Allons-nous, comme la femme de Loth, nous retourner pour regretter le passé et nous métamorphoser en une statue de sel fondant rapidement sous les éléments déchaînés ? Bougeons, bé ezrat Hachem ! Avançons vers cette Terre Promise à nos Pères qui, maintenant libérée du joug des Nations, nous ouvre les bras.
« Tu trembles, carcasse !? » ricaneront ceux qui nous haïssent. Que non pas ! Si la peur paralyse, nous, nous ne sentons que ce petit pincement au cœur qui précède toujours les grands déménagements… même s’il ne s’agit ici que de partir d’une masure inconfortable pour s’installer dans un palais taillé à notre mesure par le Grand Architecte. Les plus marris seront d’ailleurs les marchands de sommeil qui nous louaient très cher leur taudis où, aux nuits sans lune, leurs spadassins venaient régulièrement nous occire.
Les Juifs de Belgique vivent-ils donc les temps présents dans l’angoisse ? Désolé de décevoir mes confrères mais, comme une femme battue, ce n’est plus dans la crainte que nous vivons… c’est simplement dans l’attente du prononcé de divorce par le Tribunal Céleste ! Nous avons enfin compris toute la portée de la phrase prophétique lancée, peu avant la Shoah, par Zéev Jabotinsky : « Soit vous faites disparaître la Diaspora, soit la Diaspora vous fera disparaître ! » (« Either you liquidate the Diaspora or the Diaspora will liquidate you ! »).
Par Yéh’ezkel Ben Avraham pour Alyaexpress-News