Dans le cadre d’un programme visant à détruire des tunnels de contrebande dans la bande de Gaza, l’armée égyptienne va creuser 18 étangs de 14 km de long.

Les bulldozers de l’armée ont commencé à creuser hier (dimanche) à la frontière de la bande de Gaza, dans un effort de localiser et détruire les tunnels utilisés pour la contrebande. Ce projet va permettre la création de 18 étangs pour les poissons et donc permettra d’éviter que le Hamas puisse continuer la contrebande dans la bande de Gaza et dans la direction opposée.

Le porte-parole du Hamas Mushir al-Masri a critiqué la décision égyptienne, disant qu’il « renforce le blocus d’Israël « et que » l’Égypte s’aligne aujourd’hui sur la politique israélienne ».

L’Égypte et Israël ont imposé un blocus depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007. Cependant, l’Égypte a permis pendant longtemps la construction de centaines de tunnels le long de la frontière de Gaza, permettant l’entrée des marchandises, parmi lesquelles de nombreuses armes. Après le soulèvement populaire en Égypte, et la venue au pouvoir de Sissi, la politique égyptienne a radicalement changé.

L’agence de nouvelles AP a rapporté que les étangs installés par les Égyptiens seront pleins de mulets et de crevettes. La décision de creuser un canal avec des poissons tout au long de la frontière a été prise suite à des études. En effet, ceux-ci finiront par entraîner l’inondation de la zone frontalière dans son ensemble. 

Le maire de Rafah, Subhi Radwan a déclaré que l’eau des étangs va entraîner des inondations qui causeront un préjudice grave à la nappe aquifère qui alimente la bande de Gaza, provoquant l’effondrement des bâtiments de la ville. L’Egypte a rejeté ces accusations.

L’année dernière, les autorités égyptiennes ont annoncé qu’ils allaient doubler la largeur de la zone tampon de Rafah de 500 mètres à un kilomètre. L’agence de nouvelles officielles de l’Égypte a indiqué que l’armée va étendre la zone tampon, suite à la décision du gouvernement sur ​​cette question, afin d ‘«améliorer la sécurité nationale égyptienne. »

La décision a été prise, suite à une série d’attaques qui ont eu lieu l’année dernière dans le nord du Sinaï, et qui ont causé la mort de 33 soldats, des pertes parmi les forces de la police égyptienne à la frontière, et des dizaines de blessés. L’Égypte a affirmé que les assaillants venaient de la bande de Gaza et ont profité des tunnels pour faire passer des armes.