Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu looks towards President Barack Obama as he speaks to reporters in the Oval Office of the White House in Washington, Monday, May 18, 2009. (AP Photo/Charles Dharapak).                        (Le Premier Ministre Israélien Benjamin Netanyahu regarde vers le président Barack Obama parlant aux reporters dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington, lundi 18 mai 2009).

Dans l’article du journal « The Atlantic », intitulé « La doctrine d’Obama », Jeffrey Goldberg va très loin pour exprimer la désillusion croissante du président, au cours de sa présidence, concernant la possibilité de changer la région pour le mieux. « Certains de ses plus profondes déceptions concernant le Moyen-Orient, sont les dirigeants eux-mêmes », a écrit Goldberg. Parmi ceux-ci, « Benjamin Netanyahu est dans cette catégorie ».

Selon Goldberg, « Obama a longtemps cru que Netanyahu pourrait apporter une solution à deux États qui permettrait de protéger le statut d’Israël comme une démocratie à majorité juive, mais il est trop craintif et politiquement paralysé pour le faire ».

Pour illustrer l’impatience d’Obama avec Netanyahu, Goldberg rapporte un incident au cours d’une réunion entre Obama et Netanyahu (non datée), au cours de laquelle le Premier ministre israélien « a lancé lors d’une conférence, la réalité des dangers de la région brutale dans laquelle il vit ».

Obama, selon  Goldberg, « a estimé que Netanyahu se comportait d’une manière condescendante, et a également évité le sujet à portée de main : les négociations de paix. Enfin, le président interrompit le premier ministre : « Bibi, vous devez comprendre quelque chose » dit-il. « Je suis le fils d’un afro-américain et d’une mère célibataire, et je vis ici, dans cette maison. Je vis à la Maison Blanche. Je suis parvenu à me faire élire président des États-Unis. Pensez-vous que je ne comprends pas ce que vous me dites ? »

Selon Goldberg, Obama reconnaît maintenant que l’objectif de son discours du Caire en 2009, au début de sa présidence, dans lequel il a cherché à convaincre les musulmans de regarder honnêtement les sources de leur malheur et cesser de blâmer Israël pour tous leurs problèmes, fut sans succès.

Il cite Obama comme suit : « Mon argument était le suivant : nous allons tous arrêter de prétendre que la cause des problèmes du Moyen-Orient est Israël. Nous voulons travailler pour aider à obtenir un État et la dignité pour les Palestiniens, mais j’espérais que mon discours pourrait déclencher une discussion, pouvant créer un espace pour les musulmans et régler les vrais problèmes auxquels ils sont confrontés, les problèmes de gouvernance et le fait que certains courants de l’islam ne sont pas passés par une réforme qui aiderait les gens à adapter leurs doctrines religieuses à la modernité »

Obama est également cité et loue la capacité des Israéliens à résister à un climat implacable du terrorisme. Goldberg écrit sur le président américain : « Il y a plusieurs années, il m’a exprimé son admiration pour « la résilience » des Israéliens face au terrorisme constant, et il est clair qu’il aimerait voir cette résilience remplacer la panique dans la société américaine ».

En relation à l’accord nucléaire de Juillet de l’an dernier avec l’Iran, sur lequel Netanyahu et lui-même furent en désaccord si profondément et publiquement, Obama a dit récemment à Goldberg, en Janvier, qu’il ne bluffait pas quand il a dit qu’en 2012, il voulait attaquer l’Iran pour empêcher que ce pays soit doté d’une arme nucléaire.

Un sujet sur lequel Netanyahu et lui-même qui étaient en désaccord, Goldberg déclare que « Netanyahu voulait qu’Obama empêche l’Iran d’être capable de construire une bombe nucléaire, et pas seulement d’en posséder une. »

Une grande partie de l’article se rapporte à la décision d’Obama de ne pas frapper la Syrie après que le président Bachar al-Assad eut utilisé des armes chimiques contre son propre peuple en été 2013 après un volte-face historique de sa présidence. Goldberg révèle, cependant, que le secrétaire d’État John Kerry a continué à insister auprès d’Obama « pour violer la souveraineté de la Syrie » et « lancer des missiles sur des cibles spécifiques du régime, par des missions de nuit, pour « envoyer un message » au régime syrien ».

Récemment, lorsque Kerry a remis à Obama un aperçu des écrits des nouvelles mesures pour apporter plus de pression sur Assad, Obama a dit :  » Oh, une autre proposition ! « 

Goldberg conclut l’article en faisant valoir que Obama « a placé des paris énormes » dans la politique étrangère, notamment dans l’affaire de l’Iran. Lorsque Goldberg lui a dit en mai dernier qu’il était «nerveux» à propos de l’affaire, Obama a répondu : « Regardez dans 20 ans, je serai encore en vie si Dieu le veut. Si l’Iran dispose d’une arme nucléaire, ce sera à cause de moi. Je pense qu’il est juste de dire qu’en plus de nos intérêts primordiaux de sécurité nationale, j’ai un intérêt personnel à empêcher cette arme d’être opérationnelle en Iran ».