Suite à la décision de Moscou de retirer ses troupes de Syrie et face aux efforts internationaux pour mettre fin à la guerre civile, le président Reuven Rivlin a présenté, ce mercredi, pendant trois longues heures de discussions les nouvelles exigences sécuritaires d’Israël dans la région au Président russe Vladimir Poutine.

« J’étais sur la ligne de front, à la fois l’envoyé du Premier Ministre, du Ministre de la Défense et du Chef d’État-Major, dans le but de transmettre plusieurs messages au Président russe », a-t-il déclaré après la réunion.

Les premières conditions israéliennes ont été très claires :

  • Prévenir la présence militaire iranienne à la frontière nord d’Israël à tout prix. Selon des rapports étrangers, l’armée israélienne aurait empêché le transfert d’armes avancées de la Syrie au Hezbollah libanais, en bombardant les convois à chaque fois qu’il était nécessaire de le faire. Israël se donnerait également le droit d’empêcher la présence d’Iraniens ou gardiens de la révolution près de la frontière du plateau du Golan.
  • Maintien d’Israël sur les hauteurs du Golan. Celui-ci sera reconnu comme une partie intégrante de l’état hébreu dans tout type d’accord futur.

A ce sujet, Rivlin n’a pas manqué de souligner à son hôte que les frontières de la Syrie avaient été établies il y a 100 ans dans le cadre des accords Sykes-Picot. En divisant artificiellement le Moyen-Orient, ceux-ci avaient contribué à déstabiliser la région. En fait, préoccupé par la recherche d’une stabilité régionale, Rivlin a défendu l’idée d’une redéfinition des frontières des pays concernés comme la Syrie et L’Irak.

Par la même occasion, les responsables de la défense israélienne ont demandé à la Russie de soutenir une résolution de l’ONU afin que les Casques Bleus de la F.N.U.O.D se repositionnent sur les hauteurs du Golan.

  • Rivlin a également exprimé le souhait d’Israël à poursuivre la coordination militaire entre l’armée et les forces russes toujours stationnées en Syrie.

Lors de la réunion, M. Poutine a réaffirmé l’engagement profond de la Russie à assurer la sécurité du peuple d’Israël comme de sauvegarder les intérêts du pays. A ce sujet, le président russe a rappelé que des centaines de milliers de citoyens russes ont immigré en Israël, tandis que de nombreux autres Russes voyagent en Israël en tant que touristes. « J’ai un engagement personnel envers tous les Russes qui ont immigré en Israël », a déclaré Poutine à son homologue israélien.

  • Le président russe a exhorté M. Rivlin à ce qu’Israël se montre plus actif dans le processus de paix avec les Palestiniens. A l’appui de l’expérience acquise au cours des vingt dernières années comme des tentatives infructueuses pour parvenir à un accord de statut final, Rivlin a souligné qu’il était préférable pour les parties de se concentrer sur une solution par étapes. Chacune d’entre-elles devrait être prudemment examinée avant accord.

Le président de l’État juif faisait ainsi référence aux propositions israéliennes de retirer les soldats de Tsahal des grandes villes de Judée-Samarie en échange de l’engagement de l’Autorité palestinienne de maintenir la paix dans les territoires.

Rivlin a rapporté le contenu de sa rencontre avec Poutine au Premier Ministre Netanyahu, au Ministre de la Défense Ya’alon et au chef de Tsahal, M. Eisenkot. Il a été rejoint par l’ambassadeur d’Israël en Russie, Zvi Heifetz, le secrétaire militaire Brigadier-général du Président.