Le ministre belge de l’Intérieur Jan Jambon, a déclenché une tempête de protestations en comparant les auteurs des récentes attaques terroristes de ISIS à Bruxelles, aux « Juifs cachés pendant l’occupation nazie ».
Lors d’une apparition sur la chaîne flamande VTM, Jambon, de l’aile droite du parti flamand N-VA (Nouvelle Alliance flamande) a répondu aux questions sur les difficultés des forces de sécurité à trouver les terroristes ayant réussi à leur échapper pendant si longtemps, dans le coeur de Bruxelles.
« Quelqu’un dans la clandestinité qui reçoit le soutien de gens peut rester caché pendant longtemps », a expliqué Jambon, ajoutant « je vois souvent une comparaison avec beaucoup de Juifs qui vivaient ici pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains Juifs ont réussi à rester caché pendant quatre ans, malgré le fait que le régime [nazi] ait continué à les rechercher. Heureusement,ils ne furent jamais retrouvés ».
La comparaison a attiré une réponse rapide des membres du conseil d’Anvers et ancien député Claude Marinower, qui a exprimé sa désapprobation.
»Cette déclaration impose une réaction », a-t-il dit, cité par le site de CCLJ (Centre communautaire des juifs laïcs) à Bruxelles.
« Comparer les criminels djihadistes qui sont dans la clandestinité avec des juifs innocents qui cherchent à échapper aux nazis, est tout à fait inapproprié», a poursuivi Marinower.
«Je ne peux pas penser un instant que cette comparaison était intentionnelle de la part de Jan Jambon », a-t-il ajouté.
Un porte-parole CCLJ a expliqué que « M. Jambon n’a pas l’intention de nuire à la population juive de nôtre pays. Au contraire, il ne compare pas les Juifs à des terroristes. Il se réfère uniquement à ce qui était un fait dans l’histoire de la Belgique: cacher les gens pendant la Seconde Guerre mondiale était quelque chose de positif et ce qui se passe aujourd’hui à Bruxelles ne l’est pas ».
« Pour M.Jambon, la comparaison a été liée à la mécanique de la clandestinité », a dit le porte-parole.
Le centre a publié une déclaration sur l’incident en disant que « nous nous attendons toujours d’un homme politique, qu’il réfléchisse avant de faire de telles déclarations et de se livrer à de telles comparaisons douteuses et offensives ».
Ce n’est pas la première déclaration controversée de Jambon. Il a commencé son mandat en 2014, en disant que les gens ayant collaboré avec les nazis pendant l’occupation, « avaient leurs raisons ».
«La collaboration était une erreur, mais les gens avaient des raisons pour le faire à l’époque», a déclaré Jambon. Il a présenté ses excuses pour le commentaire après que l’opposition ait demandé qu’il soit démis de ses fonctions.
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