LâĂ©tat dâIsraĂ«l qui nâa de cesse dâĂȘtre montrĂ© du doigt, dâĂȘtre accusĂ©, jugĂ©, condamnĂ©, rejetĂ©, sali⊠aurait-il Ă©galement besoin de la main des israĂ©liens tous courants de croyances confondus afin dâassister ( ceux qui par ailleurs nâont aucunement besoin dâaide, se dĂ©brouillant parfaitement dans la non reconnaissance de cet Ă©tat et sa dĂ©lĂ©gitimation perpĂ©tuelle) ce jeu de massacre par mĂ©dias et politiques interposĂ©s ? Des appels Ă âŠ, des groupes pour ou contre, des mouvements divers quant Ă la volontĂ© de faire passer son message sans tenir compte de lâautre, « du diffĂ©rent », quant aux lois civiles ou dogmes religieux, quant Ă un rejet de lâautre, de ses « maniĂšres dâĂȘtre »âŠse retrouvent confrontĂ©s par lâintermĂ©diaire des mĂ©dias nationaux et internationaux Ă des problĂ©matiques similaires de vie au journalier mais aux interprĂ©tations totalement diffĂ©rentes pour ne pas dire: opposĂ©es⊠Ainsi lâon se verra rappeler quâil ne peut y avoir de bus communs, que les femmes se doivent de respecter lâautre population sans tenir compte de leurs propres croyances, que le partage dâune citĂ©, dâun quartier ne peut indubitablement se faire quâen obligeant lâautre (laĂŻc comme religieux) Ă accepter ses propres modes de vie⊠Sâil y a Ă la base une mĂȘme volontĂ© de prouver son attachement Ă IsraĂ«l, Ă cette terre, pourquoi ces sons discordants, parfois totalement contradictoires, sans unitĂ© du message, sans voir si celui-ci aidera de facto lâimage internationale dâIsraĂ«l, le devenir dâIsraĂ«l ou tout au contraire nous montrera du doigtâŠSerait-on retournĂ© Ă lâĂ©poque de la Tour de Babel ? Vous savez celle qui a perdu lâunitĂ© de la langue adamique, langue immĂ©diate et transparente ; ce lieu par lequel les sons et les sens se sont brouillĂ©s pour donner naissance Ă une pluralitĂ© dâidiomes devenus hermĂ©tiques les uns par rapport aux autres⊠BeĂŻt Shemesh serait-elle la concrĂ©tisation dâun cataclysme de la Tour de Babel !? Doit-on voir dans ces messages parfois diamĂ©tralement antagonistes un signe dâune non cohĂ©sion des discours juifs, un signe que dâautres sauront sans lâombre dâaucun doute saisirâŠet qui de-mĂȘme nous amĂšnent Ă nous questionner quant au devenir dâIsraĂ«l, et ce derriĂšre la banniĂšre dâune obligation dâacceptation de lâautre ? Certes il est bien Ă©vident que tout un chacun a parfaitement le droit de sâexprimer, de faire connaitre ses propres opinions, mais le besoin de mĂ©diatiser, dâen appeler dâautres Ă sâidentifier Ă ses idĂ©es ( laĂŻques comme religieuses), au final ne va-t-il pas nuire Ă lâimage de lâĂ©tat dâIsraĂ«l qui nâen a peut-ĂȘtre pas obligatoirement un besoin impĂ©rieux ? La « confusion » (la diversitĂ©) des langues et du langage mĂ©diatique israĂ©lien quant Ă la politique religieuse intĂ©rieure israĂ©lienne a-t-elle un apport positif au dĂ©bat ou tout au contraire crĂ©e-t-elle une cacophonie digne dâune tour de Babel ? Le mythe de la Tour de Babel qui comme nous le savons, met en scĂšne des hommes qui essayent, non seulement dâassouvir leur dĂ©sir de gloire et de puissance, mais qui surtout, tentent de se transcender, alors mĂȘme quâil leur est impossible de se dĂ©tacher de leur essence : ils ne sont que des hommes, pas des dieux, sâest-il dĂ©jĂ effectivement concrĂ©tisĂ© dans certaines ville israĂ©liennes, dans des quartiers spĂ©cifiques..? Sâil est un devoir auquel peut-ĂȘtre toute la population israĂ©lienne et peut-ĂȘtre juive pourrait se plier, ce serait de ne plus se sentir obligĂ©e de parler un langage dâune certaine catĂ©gorie juive, de persuader lâautre de la justesse de celui-ci, de ne pas tenir compte des diffĂ©rences (des autres juifs) dâapprĂ©ciation du comportement journalierâŠIl parait incontestable Ă mes yeux quâune personne aisĂ©e et un SDF, un religieux et un hippie, un habitant de Mea ShĂ©arim et un kibboutznik, un jeune et une personne ĂągĂ©eâŠne feront pas obligatoirement une analyse similaire des maniĂšres journaliĂšres de vie, des traditions, des acquis passĂ©s⊠par contre parvenir Ă faire entendre une seule voix juive unie, Ă lâintĂ©rieur comme Ă lâInternational, ne serait-ce pas le plus grand cadeau que le judaĂŻsme pourrait faire Ă IsraĂ«l comme au monde ? Nâattendons pas que lâhumanitĂ© israĂ©lienne et juive soit frappĂ©e dâune amnĂ©sie linguistique qui entrainerait une confusion pratiquement Ă son insu, qui, elle-mĂȘme, appellerait une division pour ne pas dire : une cassure sociale comme politique qui ne profiterait au final quâaux dĂ©tracteurs dâIsraĂ«l.
Marc Lev.




