À Netanya, la famille Feiberg-Ikar observera la shiv’a au Beth ‘Habad : un symbole d’une vie consacrée à la ville

La disparition de Miriam Feiberg-Ikar, maire emblématique de Netanya pendant plus de deux décennies, a bouleversé la ville qu’elle a façonnée. Sa famille a choisi d’observer la shiv’a au Beth ‘Habad d’Ir Yamim, un lieu où elle avait noué des relations profondes. Une décision chargée de sens, révélatrice de son identité, de son héritage et du lien unique qu’elle entretenait avec la communauté.


Une décision qui touche une ville entière

La nouvelle a été confirmée hier : la shiv’a de la famille de Miriam Feiberg-Ikar — figure politique majeure de Netanya depuis les années 1990 — se tiendra au Beth ‘Habad du quartier Ir Yamim, dans le sud de la ville.
Ce choix a immédiatement suscité une forte émotion parmi les habitants, tant l’ancienne maire entretenait avec ce quartier et avec ses envoyés ‘Habad une proximité rare dans le paysage municipal israélien.

Selon l’annonce publiée par Kol ‘Habad, “la famille a choisi de s’installer pour la semaine de deuil dans la maison qui a toujours été un phare de judaïsme et de chaleur humaine pour les résidents d’Ir Yamim”.


Une relation profonde avec les émissaires de ‘Habad

Les shlou’him d’Ir Yamim, qui l’ont accompagnée durant des années, lui ont rendu hommage dans des termes chargés d’affection :
Elle était un être humain doté d’un grand cœur juif et d’une sensibilité rare. Une partenaire fidèle des Bethé ‘Habad, engagée dans la transmission des valeurs du judaïsme à toute la population de la ville.

En Israël, les maires entretiennent souvent des liens institutionnels avec les réseaux éducatifs et religieux locaux. Mais avec Feiberg-Ikar, le lien dépassait largement la formalité. Ir Yamim, quartier jeune, multiculturaliste et en expansion rapide, avait bénéficié d’un soutien direct et constant de la municipalité dans tout ce qui touchait au développement communal : infrastructures scolaires, centres religieux, projets éducatifs, activités pour la jeunesse.

La présence de la shiv’a dans ce lieu très identifié marque une reconnaissance claire : Feiberg-Ikar n’était pas seulement une figure politique, mais un membre de la communauté.


Une maire qui a transformé Netanya

Miriam Feiberg-Ikar laisse derrière elle un bilan impressionnant. Arrivée au pouvoir dans les années 1990, elle a dirigé Netanya d’une main ferme pendant plus de vingt ans, dans une période de croissance accélérée. Sous son mandat :

  • la ville s’est positionnée comme une destination touristique et résidentielle majeure,
  • les quartiers sud ont été totalement modernisés,
  • des milliers d’Olim de France ont trouvé un ancrage solide,
  • les infrastructures culturelles et religieuses ont été multipliées.

Elle restera notamment associée à l’essor spectaculaire d’Ir Yamim, qui s’est transformé d’une zone périphérique en un vrai pôle urbain moderne — un quartier devenu emblématique de l’intégration des familles francophones, russophones et israéliennes dans une même dynamique urbaine.

Sa disparition laisse une impression de fin d’époque.


Un deuil ressenti bien au-delà des frontières municipales

Le choix du Beth ‘Habad comme lieu de shiv’a s’inscrit dans une symbolique forte : il place le deuil dans la dimension communautaire plutôt que privée.
Il ouvre l’espace aux habitants, aux familles endeuillées de Netanya, aux anciens employés municipaux et aux responsables religieux qui souhaitent rendre hommage à celle qui a marqué durablement leur quotidien.

Dans la presse locale, de Ynet à Maariv, les témoignages se multiplient. Plusieurs rabbins de la région ont salué “le respect contagieux” qu’elle portait aux institutions juives traditionnelles. Même au sein de l’opposition municipale, les déclarations sont empreintes de gratitude.


Un lien entre judaïsme, service public et communauté

Au-delà du geste familial, la tenue de la shiv’a dans un Beth ‘Habad renvoie à une dimension plus large : le rôle central que jouent les institutions communautaires dans la cohésion du tissu social israélien.

Pour beaucoup d’Olim vivant à Ir Yamim, le Beth ‘Habad est un lieu d’ancrage identitaire, spirituel et social. En choisissant d’y installer la shiv’a, la famille Feiberg-Ikar rappelle que la maire n’était pas seulement une administratrice efficace, mais une femme attachée à la tradition juive, attentive à la population, et profondément ancrée dans les communautés locales.

C’est aussi un message de continuité : malgré l’émotion, la vie municipale et communautaire de Netanya reste soudée autour de ses valeurs.


Une disparition qui intervient à un moment délicat

La perte de Miriam Feiberg-Ikar survient alors que la société israélienne traverse une période particulièrement tendue : menaces régionales, fractures politiques internes, incertitudes économiques.
Dans une telle atmosphère, la disparition d’une figure consensuelle, modérée, connue pour son sens du dialogue, est ressentie avec encore plus d’intensité.

Sa capacité à parler à toutes les factions, à intégrer les communautés les plus diverses — religieuses, laïques, francophones, éthiopiennes, russophones — est l’un des legs qui manquera le plus à Netanya.


Une semaine de deuil qui dit beaucoup sur une vie consacrée à la ville

Pendant sept jours, au Beth ‘Habad d’Ir Yamim, défileront des milliers de résidents, d’élus, de responsables communautaires, de familles endeuillées venues saluer celle qui a été, pour beaucoup, l’architecte de la Netanya moderne.

La tenue de la shiv’a dans ce lieu n’est pas un hasard : c’est l’expression d’une vie guidée par la proximité, l’écoute et la fierté juive.
C’est une manière, peut-être la plus belle, d’inscrire son héritage au cœur de la communauté qu’elle aimait tant.
Et dans une époque où la cohésion sociale est mise à l’épreuve, cet hommage collectif rappelle que les liens spirituels et humains restent la fondation la plus solide du vivre-ensemble en Israël.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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