Après un rapport du gouvernement israélien qui a déclaré hier que Muhammad al – Dura n’a pas été tué par des tirs des FDI et qu’il semble que l’enfant « tué » serait en vie après la fusillade, le père de l’enfant, Jamal, dans une interview à la radio militaire israélienne s’est exprimé ce matin et s’est opposé à cette déclaration : » je suis prêt à exhumer le corps de mon fils pour une enquête internationale ». Il a ajouté qu’ « Israël et les gens de l’extérieur vont enquêter et voir qui a raison. »
Pas moins de 13 ans après le déclenchement de la seconde Intifada, un nouveau rapport indique que Mohammed Al Dora est devenu un symbole de la lutte palestinienne.
«C’est bien qu’ils en parlent, je suis prêt pour une enquête internationale afin que les étrangers puissent enquêter et voir qui a raison. Le gouvernement et les soldats font la une et mon fils Mohamed est enterré dans le camp de réfugiés de Buriiz. Je veux que son corps soit autopsié en laboratoire afin de montrer à Israël et dans le monde la vérité »a dit Jamal.
Selon le père de l’enfant, il y a des contradictions dans les analyses israéliennes : « Lorsque vous avez tué Mohamed, le Président américain Bill Clinton a condamné Israël comme tout le monde », a déclaré Jamal, « Pourquoi avoir tué Mohamed quand j’ai été blessé, Israël a dit lui même qu’il a tué Mohamed ? »
L’incident s’est produit le 30 Septembre 2000, trois jours après le déclenchement de l’Intifada. Mohamed Al Dora avait 12 ans, et son père se trouvaient au milieu d’un échange de tirs entre palestiniens et forces de Tsahal au carrefour de Netzarim et selon la chaîne de télévision française « France 2 », diffusé le même jour par le journaliste Charles Enderlin et un des photographes ayant prit des clichés du père et du fils, où le père essaie de protéger Mohamed contre les tirs. Il semble que son fils couché sur ses genoux est mort selon la télévision française qui a affirmé qu’Israël était responsable. Une information qui a été contredite par des personnalités politiques comme Karsenty.
Cette photo est depuis devenue un symbole pour beaucoup de personnes dans le monde arabe et des appels à la vengeance n’ont pas tardé. Pendant des années, Israël est resté discret et n’a pas dénoncé ce cas de désinformation mais peu de temps après la diffusion sensationnelle annoncé par Giora Eiland, un général à la retraite, alors chef des opérations lorsque l’enfant a été touché, affirme que peut être un palestinien serait derrière la mort présumée de l’enfant.
En septembre dernier, le Premier ministre Netanyahou a réuni un comité ministériel pour examiner une fois pour toute ce qui s’est réellement passé ce jour-là au carrefour de Netzarim, et si l’enfant a été tué. Le Comité IDF dirigé par le ministre Moshe Ya’alon (en tant que ministre des Affaires stratégiques et chef de la direction), et le ministre Yossi Kupervasser ont fortement insisté sur le fait que Mohamed n’ a pas été blessé par des tirs des FDI et qu’il n’a jamais été tué ou blessé au cours de l’événement, et jette le doute sur la fiabilité du rapport du journaliste français Charles Enderlin.
Dans ses conclusions, le Comité a jugé que la section n’a pas diffusé l’article original où l’on voit l’enfant lever sa main. La recherche a révélé qu’il n’y a aucune preuve que Jamal, le père ou l’enfant ont été blessés par des tirs, selon le rapport. En outre, la Commission a déterminé que le témoignage du caméraman, Talal Abou Rahma, un habitant de Gaza, contenait de nombreuses contradictions et des mensonges. Le rapport critique également le refus du journaliste français de fournir une copie complète du rapport et de l’autopsie de l’enfant. Les responsables israéliens ont qualifié le rapport de « non professionnel et non fiable. » Selon Israël, la chaîne française » France 2″ détient des informations qu’elle a volontairement caché. »
Les auteurs du rapport dressent également le cahier des charges des événements qui ont suivi l’annonce de la mort de Mohamed Al Dora. Selon eux, de nombreux terroristes ont utilisé la mort de l’enfant palestinien pour justifier leurs actions, comme ce fut le cas des soldats lynchés et assassinés à Ramallah, mais aussi l’attentat commis par le terroriste Mohammed Merah en 2012 à Toulouse, et la décapitation du journaliste américain Daniel Pearl.