Affaire de proxĂ©nĂ©tisme dans la prison de Gilboa : Une soldate victime s’exprime : « On nous a donnĂ© aux terroristes »

La gardienne de prison Yael (pseudonyme), qui a Ă©tĂ© agressĂ©e sexuellement Ă  la prison de Gilboa par un terroriste dans le cadre de « l’affaire des prisonniers », a demandĂ© aujourd’hui (mercredi) la rĂ©ouverture du dossier d’enquĂȘte contre l’officier du renseignement pĂ©nitentiaire, qui a Ă©tĂ© classĂ© faute de de preuves. Ceci, aprĂšs que l’actuel commandant de la prison de Gilboa, qui Ă©tait alors un officier supĂ©rieur de l’IPS et non le commandant de la prison, a dĂ©clarĂ© aujourd’hui sous serment devant la commission d’enquĂȘte sur l’échec sĂ©curitaire suite Ă  l’évasion des six prisonniers de sĂ©curitĂ©, qu’ils « ont envoyĂ© des femmes soldates » qui « fournissait des services Ă  des terroristes Ă  des fins sexuelles ».

Yael est l’une des victimes , elle apparaĂźt dans l’acte d’accusation contre le terroriste Muhammad Atallah, un prisonnier de l’organisation du Fatah, et lui attribue le harcĂšlement sexuel et les actes indĂ©cents envers les gardiennes de prison. Dans le cadre de l’affaire, il a Ă©tĂ© allĂ©guĂ© que le commandement de la prison Ă©tait au courant des actes et les a blanchis jusqu’à ce que l’affaire soit rĂ©vĂ©lĂ©e dans les mĂ©dias en juin 2018.

Lors de la rĂ©vĂ©lation de l’affaire, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que Rani Basha, un officier du renseignement de la prison de Gilboa, aurait voulu ĂȘtre placĂ© dans le dĂ©partement de la sĂ©curitĂ©, oĂč se trouvait Atallah. L’affaire contre lui a Ă©tĂ© classĂ©e faute de preuves, et il a depuis Ă©tĂ© suspendu – et est dĂ©jĂ  revenu pour servir dans l’IPS. Aucun autre responsable de l’IPS n’a statuĂ© sur l’affaire.

« J’attends du parquet et de la police qu’ils rouvrent le dossier d’enquĂȘte » a dit YaĂ«l : « Des actes d’accusation devraient ĂȘtre dĂ©posĂ©s contre l’officier du renseignement qui nous a envoyĂ© a des terroristes et tous ceux qui savaient et se taisaient et il y en avait beaucoup. Nous nous sommes plaintes que le prisonnier nous agressait sexuellement et on nous a demandĂ© de nous taire ».

Le commandant de la prison de Gilboa, Freddie Ben Sheetrit, a mentionnĂ© l’affaire dans ses remarques devant le comitĂ© et a dĂ©clarĂ© que l’affaire – « l’évĂ©nement de proxĂ©nĂ©tisme » comme il l’a dit – Ă©tait un « évĂ©nement isolé » dans la prison. Ben Sheetrit n’était pas le commandant de la prison, mais un haut responsable de l’IPS.

« Les propos tenus aujourd’hui par le commandant de la prison de Gilboa au sein de la commission d’enquĂȘte confirment la version de Yael et des autres gardiennes de prison », a dit l’avocate Galia Shmilovich, qui la reprĂ©sente. « Il s’agit essentiellement d’un aveu que tout Ă©tait prĂ©vu et donc la clĂŽture de l’affaire et la dĂ©cision de ne pas dĂ©poser d’actes d’accusation contre les responsables de l’IPS sont fondamentalement erronĂ©es et toute la procĂ©dure menĂ©e par l’IPS n’est rien de plus que cela. L’accusation doit aborder le problĂšme Ă  la racine et ordonner l’ouverture de l’affaire et le dĂ©pĂŽt d’actes d’accusation contre toutes les personnes impliquĂ©es, du senior au junior ».

Suite aux propos du commandant de la prison de Gilboa, le dĂ©putĂ© Tzachi Hanegbi a envoyĂ© une requĂȘte au ministre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure Omer Bar-Lev. « Est-ce que ce qui prĂ©cĂšde est connu du ministre, est-ce qu’une enquĂȘte a Ă©tĂ© menĂ©e dans cette affaire par une source externe d’IPS afin de traduire en justice les responsables de ce proxĂ©nĂ©tisme ? Quelles mesures ont Ă©tĂ© prises par votre ministĂšre pour empĂȘcher la rĂ©apparition des sensations et des actes de proxĂ©nĂ©tisme tels que dĂ©crits ci-dessus », a demandĂ© le dĂ©putĂ© Hanegbi.

L’IPS a rĂ©pondu : « Il est Ă©trange d’entendre qu’une allĂ©gation aussi grave de la part d’une personne qui a siĂ©gĂ© au centre de la prise de dĂ©cision organisationnelle et a servi comme commissaire adjoint pendant l’enquĂȘte sur l’incident, ne soit entendue que maintenant et n’aurait probablement pas Ă©tĂ© entendu s’il n’avait pas Ă©tĂ© invitĂ© Ă  venir tĂ©moigner personnellement. Il s’agit d’une tentative pour faire passer le dĂ©bat public de l’examen de sa fonction Ă  une question qui a Ă©tĂ© examinĂ©e par un commissaire prĂ©cĂ©dent et clĂŽturĂ©e par le bureau du procureur de l’État.

« Il ne faut cependant pas regretter le choix de l’officier d’exploiter cyniquement la vulnĂ©rabilitĂ© des victimes d’actes criminels tentant de rĂ©habiliter leur vie afin de dĂ©tourner l’attention du public de son tĂ©moignage dans le comitĂ© d’enquĂȘte sur l’évasion des prisonniers qui a eu lieu sous son commandement direct. » Il doit le transfĂ©rer immĂ©diatement aux forces de l’ordre pour rĂ©examiner la dĂ©cision prĂ©cĂ©dente. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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