Le feuilleton judiciaire autour de la ministre israélienne de l’Égalité sociale, Mai Golan, continue de secouer la scène politique. Après une série d’arrestations visant plusieurs de ses proches collaborateurs, l’unité nationale de lutte contre la fraude (Lahav 433) a décidé jeudi de libérer les deux derniers suspects sous contrôle judiciaire, assignés à résidence jusqu’au 21 septembre. Quatre autres suspects avaient déjà été relâchés plus tôt dans la semaine, tandis que l’enquête poursuit son cours.
Parallèlement, les enquêteurs ont convoqué la mère de la ministre afin de l’interroger sur des biens et documents enregistrés à son nom. Selon les médias israéliens, elle aurait évité les appels de la police plusieurs jours durant, compliquant sa convocation. Finalement, elle a accepté de se présenter dans un commissariat proche de son domicile. Cette audition illustre la volonté des enquêteurs d’éclaircir les flux financiers et la gestion de certains actifs, dans un dossier où les soupçons portent sur des montages opaques impliquant associations et fonds publics.
La ministre elle-même continue de défier ouvertement les enquêteurs. Lundi, elle avait déclaré qu’elle ne se présenterait pas tant que tous ses proches ne seraient pas libérés, affirmant qu’ils n’avaient été arrêtés que parce qu’ils lui étaient « proches ». Dans un geste controversé, elle a même assisté à une audience au tribunal de Rishon LeTsion où comparaissaient les suspects, échangeant avec eux en plein prétoire, ce qui a soulevé de nombreuses interrogations sur le respect des procédures.
L’affaire, en gestation depuis plus de six mois, porte sur des soupçons de fraude, de détournement de fonds publics, d’emplois fictifs et de dissimulation de sources de financement. Les perquisitions menées dimanche dernier au bureau de la ministre à Jérusalem ont marqué une accélération spectaculaire du dossier. Parmi les personnes arrêtées figurent son ancienne conseillère parlementaire, son attachée politique, ainsi qu’un ancien conseiller municipal de Migdal HaEmek. Dans la maison d’un autre proche, les policiers disent avoir découvert une véritable « mini-laboratoire » de drogue, aggravant le tableau.
Au-delà du scandale individuel, l’affaire Golan met en lumière le climat tendu au sein de la coalition israélienne. Issue du camp le plus nationaliste, la ministre s’est imposée comme une figure de l’aile dure du gouvernement. Son implication dans une enquête de corruption risque d’affaiblir la crédibilité du cabinet Netanyahou, déjà confronté à une guerre prolongée à Gaza et à une contestation internationale croissante. La rhétorique de Golan, qui se présente en victime d’une « chasse aux sorcières », pourrait galvaniser ses soutiens, mais l’ombre judiciaire s’épaissit. Et à l’approche des fêtes de Tichri, l’épreuve politique s’annonce lourde de conséquences, pour elle comme pour la stabilité du gouvernement.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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