En cette veille de nouvelle année juive, nous sommes tous appelés à faire une analyse de conscience. Les Juifs d’Israël, après la destruction de leur temple et leur dispersion dans les quatre coins de monde, se sont retrouvés tassés dans des quartiers, ghettos sous divers noms, que ce soit à Varsovie, Brooklyn (Little Odessa), ou Marrakech…
Depuis deux mille ans, date de sa défaite fatale, de la destruction de son temple et de sa patrie, dépossédée par les soins des conquérants romains de son nom biblique et affublée d’un autre : Palestine, le peuple juif a vécu dans le repli. D’abord repli en lui-même, qui devint par la suite un repli imposé, un repli préféré, repli d’accusé, repli pénitentiel d’où il ne cesse de rêver qu’un jour enfin, il obtiendra le pardon tant souhaité de son Créateur, pour reprendre le chemin vers sa terre, qu’il n’a jamais oubliée mais qui représente pour lui l’affidavit divin de son absolution.
Deux mille ans de repentance qui ne prendront fin que lorsque le peuple juif aura compris l’origine de sa faute : La Haine Futile = Sina’t Khinam, et aura sonné le clairon pour rassembler son troupeau. Les juifs affluèrent de tous leurs coins, comme au temps de Moïse, au son du Shofar. Ils s’emparèrent de leurs rouleaux saints de la Bible et prirent le chemin tant souhaité, qu’ils avaient presque cessé de croire qu’ils vivraient assez longtemps pour le parcourir.
Dans sa miséricorde enfin accordée, D-ieu les guida en bénissant leur exode qui se révélait à eux comme par miracle, si simple, si aisé, si court. Les vieux avions rafistolés qui ne promettaient rien avaient tenu la croisière, et les felouques chancelantes avaient défié les vagues pour s’échouer sur les rives de cette vieille patrie tant aimée, tant rêvée.
Comme à la sortie d’Égypte, lors de la traversée de la mer et du désert, les juifs connurent de grands moments de lassitude et de désespoir, mais ne flanchaient plus. Ils ne cessaient de se rappeler de leurs ancêtres et des obstacles qu’ils avaient dû surmonter avant de poser le pied sur la terre d’Abraham, la terre de Moïse, la terre promise par D-ieu lui-même à son peuple choisi.
Israël renaquit de ses cendres… Jérusalem reconquise… le peuple juif dans sa patrie enfin retrouvée, s’attèle à reconstruire, à fructifier la terre… mais sa réussite trop fulgurante, trop audacieuse et arrogante ressuscite haine et convoitise, contraignant les juifs à s’enfermer dans un Ghetto bâti de leurs mains… Ghetto éternel.
Certains d’entre eux, trouvant le chemin trop pénible, trop rocailleux, se demandaient pourquoi le peuple choisi par D-ieu devait-il tant souffrir ? Pourquoi Le Créateur ne leur épargne-t-Il pas toutes ces épreuves ? Ne serait-il pas meilleur d’appartenir aux autres peuples, aux goyim ; après tout, ils semblent plus heureux… Qu’est-ce Israël sinon qu’un lopin de terre comme un autre ?
Mais alors pourquoi le poisson pour mourir, parcourt-il le fleuve en sens inverse, pour revenir à sa source, là où il vit le jour la première fois – pour finalement abandonner sa carcasse exténuée à ses flots ? Pourquoi l’oiseau vit dans les cieux et le lion dans la jungle ?
Mais alors, faudrait-il seulement leur rappeler, qu’un père punit son enfant surtout parce qu’il l’aime et qu’il cherche à le mener vers la vérité ? Où est donc la vérité ? Elle se trouve en nous tous et c’est à nous qu’il revient de la découvrir à ceux qui ne réussissent pas à la déceler… car le Divin se trouve en chacun de nous, et béni est celui qui le voit et le reconnaît dans chaque parcelle de la création entière.
SHANA TOVA
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