Il semble que les désaccords entre le chef d’état Major et le président Macron se sont concrétisés aujourd’hui par la démission de Pierre de Villiers qui a annoncé sa démission ce mercredi matin.
Bien que le général Pierre de Villiers venait d’être prolongé à son poste jusqu’en juillet 2018, il déclare «ne plus être en mesure», «dans les circonstances actuelles», «d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel [il croit] pour garantir la protection de la France et des Français».
Le général confronté à l’autorité d’un jeune président de la République désireux d’affirmer sa prééminence à la tête des armées laisse une France dans l’embarras face au terrorisme qui augmente en Europe.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
– Il a servi en 1999 au Kosovo
– Il a servi entre 2006-2007 en Afghanistan
– Il devient Chef à Matignon comme chef du cabinet militaire de François Fillon.
– Nomination comme Cema, en février 2014
– En mai 2014, l’annonce par Bercy de coupes budgétaires de 50 milliards d’euros, suscite une démarche rarissime: le Cema et les chefs d’état-major d’armées (terre, air, marine) menacent de démissionner.
Puis arrivent les attentats terroristes de 2015 et le général de Villiers dirige les opérations sur tous les fronts avec 30.000 militaires déployés contre le djihadisme, au Sahel, au Levant, mais aussi sur territoire national, avec «Sentinelle», un dispositif de 10.000 hommes mis en place en quelques jours, fin janvier 2015.
Le général de Villiers ne cessera néanmoins d’alerter sur la fragilité de cette «remontée en puissance» : » on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre », ajoutait-il.
Ce 14 juillet, il déplorait le «grand écart» entre les missions et les moyens. «Notre liberté d’action souffre déjà, ponctuellement, écrivait-il. C’est le cas, par exemple, à chaque fois qu’une opération doit être différée, voire annulée, faute de moyens disponibles…»
Le 12 juillet, interrogé par des députés lors d’une audition à huis clos, il exprime sans détour son intention de ne pas «se faire baiser» par les zélotes du Budget. Le propos enflamme le petit monde de la Défense. Visiblement irrité, le chef de l’État ne se privera pas de le faire savoir, sans ménagement, en invoquant le devoir de réserve et cette incontestable réalité: il ne saurait par nature y avoir le moindre désaccord entre le chef de l’État et le Cema. Dont acte.
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