Des sources syriennes et jordaniennes ont rapporté jeudi qu’en raison de l’instabilité dans le sud de la Syrie et du bombardement de la région de Daraa dans le sud-ouest de la Syrie qui a tué 93 personnes, 45 000 réfugiés syriens se dirigent vers la frontière israélienne depuis que la Jordanie a déclaré son refus de laisser entrer d’autres civils syriens dans son territoire.

Jens Laerke du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré mercredi que les combats ont affecté 750 000 personnes dans la province du sud de la Syrie, avec au moins 45 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont les rebelles et les forces gouvernementales.

Bettina Luescher du Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que le nombre de personnes déplacées « pourrait plus que doubler à mesure que la violence s’intensifie ».

L’armée d’Assad a commencé son offensive dans le sud-ouest de la Syrie la semaine dernière, touchant la région de Deraa. L’attaque a commencé par de forts bombardements et des frappes aériennes et devrait se transformer en un assaut terrestre total de l’armée syrienne dans les provinces de Daraa-Sweida. Au cours des premiers jours de son offensive, l’armée syrienne a capturé au moins sept villes des rebelles.

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La Jordanie, qui abrite plus d’un million de réfugiés syriens depuis le début des hostilités il y a plus de six ans, a fait part de son refus de laisser un Syrien de plus fuir les horreurs de la guerre civile. Alors que les victimes continuent à se compter, une multitude de civils fugitifs se seraient déplacés vers le sud-ouest, vers les hauteurs israéliennes du Golan, pour se mettre à l’abri.

Mercredi, Reuters a rapporté que les raids aériens de l’armée d’Assad ont frappé plus de villes tenues par les rebelles dans le sud-ouest, détruisant des hôpitaux et massacrant des civils avec le soutien de la Russie, tandis que Washington n’a pas encore réagi. Staffan de Mistura, envoyé de l’ONU en Syrie, a averti que les choses dans la région de Daraa sont sur le point d’atteindre le carnage des batailles de la Ghouta orientale et d’Alep combinées.

Abu Bakr al-Hassan, commandant de l’armée rebelle syrienne, a déclaré à la presse qu’il comprenait qu’Israël contrôlerait les événements à l’est des hauteurs du Golan. « Israël a envoyé des armes et des munitions pour aider les combattants à se défendre », a-t-il dit. « Israël travaille à la création d’une région sans violence en Syrie, et éventuellement la région comprendra des combattants syriens non armés, et la police sera autorisée à opérer sans armes lourdes ».

Al Hassan a déclaré que la zone « sera sous l’influence des Israéliens et inclura des gens qui travaillent avec eux ».