Selon Haaretz  par Amira Hass :

« Combien de jeunes, parmi ceux  qui ont manifesté vendredi à la frontière de Gaza espéraient-ils que les soldats qui se trouvaient face à eux actionnent la gâchette et mettent fin à leurs jours ? 

Beaucoup. Beaucoup plus que ce qui est rapporté ou que les Palestiniens sont prêts ou peuvent admettre publiquement. 

« Une personne qui a reçu une balle dans la jambe et dont la jambe a été amputée pleure. Non pas parce que sa jambe a disparu, mais parce que le soldat ne l’a pas tué », a déclaré quelqu’un qui est sorti de la bande de Gaza pendant quelques jours. Il a raconté qu’un homme de 30 ans qui s’était rendu à la barrière plusieurs fois avait été blessé à quelques reprises, jusqu’à ce qu’il ait eu de la chance et que le soldat de l’autre côté l’ait finalement tué.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Quel est le rapport entre le nombre de ceux qui cherchent à continuer à maintenir les principes de la lutte palestinienne – en protestant à la frontière – et le nombre de ceux qui utilisent le manteau patriotique nationaliste pour se suicider, sachant que l’Islam interdit le suicide « ordinaire » ? 

Beaucoup d’entre eux sont des jeunes qui se rendent à la barrière pour être blessés, pensant que le Hamas les rénumérera, et qu’ils pourront ainsi payer leur dettes à l’épicerie ou payer leur loyer pendant deux mois. C’est vrai : le Hamas verse aux blessés un paiement unique de 200 dollars, me dit-on. Mais seulement si la blessure est grave.

Quelqu’un a été légèrement blessé, lorsque qu’il s’est rendu dans un bureau du Hamas pour demander de l’argent il a été renvoyé. Quelqu’un d’autre a eu plus de chance – sa blessure valait la peine d’être indemnisée, puis il s’est rendu à la clôture pour être à nouveau blessé et a été à nouveau indemnisé. 

Certaines personnes se sont trompées sur le fait que leur famille recevrait une indemnisation importante si elles étaient tuées ou que le paiement des dommages surviendrait sur une base mensuelle. Ils pensent toujours que c’est comme pour la deuxième Intifada, lorsque Saddam Hussein et l’Iran ont envoyé de l’argent à ces fins et que l’Autorité palestinienne a porté le fardeau. Ces jours sont révolus pour toujours…

Quant aux femmes manifestantes : comme elles sont peu nombreuses, cela peut sembler être une accusation ou un mépris qui entraînera des protestations. Mais une femme palestinienne, qui a parlé avec des femmes qui se rendent à la clôture, dit qu’elle pense que peu d’entre elles le font pour des raisons nationales, ou que les raisons nationales ont progressivement cédé la place à des raisons économiques personnelles. Certaines d’entre-elles ont été blessées et ont reçu une indemnisation. L’une d’entre-elle est allée se rapprocher de son fils qui protestait. Et beaucoup sont allées se faire tuer – une dont le mari a refusé de divorcer, une autre qui était célibataire et qui estimait que la société considérait ses biens endommagésun tiers parmi elles étant victime de violences familiales … Nous connaissons le phénomène de femmes dans la Judée-Samarie qui se sont “suicidées” par l’intervention d’un soldat. 

Ce que Amira Hass ne dit pas, c’est que ceux qui veulent mourir feront certains gestes pour arriver à leurs fins comme couper la clôture, lancer des bombes incendiaires sur les soldats, ou autre.

Elle mentionne que très peu de personnes qui vont aux manifestations sont intéressées à manifester. Ils y vont pour  tuer le temps. Certains sont allés chercher de la nourriture gratuite fournie par le Hamas pour le ramadan. C’est plus un événement social, qu’une protestation contre Israël.