Nous avons appris cette semaine qu’un élève d’Ohr Torah (ex Ozar Hatorah Toulouse) scolarisé en classe de troisième et portant la kippa avait été menacé aux abords de son école par une femme armée d’un couteau.
Comme toujours, il y avait ceux qui minimisaient volontairement ou inconsciemment cette affaire en prétendant que cette personne était déséquilibrée et qu’il ne fallait pas trop en faire avec l’antisémitisme ni dramatiser des « situations anodines ».
Or, nous venons d’apprendre suite à un reportage de France 3 Midi-Pyrénées et par la voix de Nicole Yardeni, présidente du Crif en Midi-Pyrénées et donc porte-parole légitime de la communauté juive dans la région, que des insultes antisémites ont bien été proférées à l’encontre de ce jeune qui est parvenu à regagner l’école avant que cette femme ne lui porte atteinte :
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
« Cette fois-ci, il s’agit de l’acte d’une femme qui a des troubles psychiatriques. Néanmoins ce qui réunit ces deux actes, c’est la haine des Juifs. Et ce qui est inquiétant, c’est les possibilités de mimétisme, donc d’actes ressemblant à des actes passés. C’est une source de grande inquiétude ».
Il est temps de reconnaître que la plus grande vague de violences antisémites depuis les années 30, s’installe durablement dans un pays dépassé par sa politique d’immigration, secoué par une crise économique sans précédent depuis 1929, et dans lequel la loi et l’autorité de la République reculent davantage chaque jour dans un certain nombre de banlieues et de régions.
Pourquoi personne ne parle de ce reportage de la télévision israélienne réalisé à Toulouse par Michael Grynszpan ? Il est vrai que le tableau dressé, va à l’encontre des illusions auxquelles beaucoup semblent encore vouloir s’attacher à défaut de se poser les bonnes questions. Un constat doit s’imposer : l’attentat contre l’école Ozar Hatorah Toulouse n’a pas « guéri » la ville rose de la haine du Juif et d’Israël, bien au contraire.
En visionnant ce reportage, on apprend qu’une partie non-négligeable de la communauté ne voit plus son avenir sur place et se prépare à partir tandis que le rabbin de la ville doit désormais se déplacer avec un garde du corps, alors que des jeunes d’origine maghrébine klaxonnent ou crient « Mohamed » en tendant le bras lorsqu’ils aperçoivent une personne dont l’appartenance à la communauté juive est visible. Il faut écouter les témoignages de ces personnes, voir ce moment où les caméras interrogent des enfants de trois ou quatre ans qui ont vécu le drame et qui viennent de perdre leur copain dans la tuerie pour comprendre que cette journée du 19 mars 2012, restera à jamais gravée dans nos mémoires marquant le retour en France de la pire des barbaries.
D’ailleurs, les Juifs qui se plaisent aujourd’hui à minimiser la menace antisémite nous rappellent étrangement l’attitude des « sceptiques » qui, à la veille du 17 juillet 1942, pensaient qu’il n y aurait jamais de Rafle, que les femmes et les enfants seraient épargnés alors qu’au pire, certains hommes seraient conduits provisoirement dans des camps de travaux forcés, « une situation provisoire le temps que tout s’arrange ».
Les mêmes qui sont devenus lucides lorsqu’il était malheureusement trop tard. Il convient de rappeler que si, nous avons un devoir vis-à-vis de notre Histoire, c’est bien celui de ne jamais négliger ou minimiser l’antisémitisme.
Aujourd’hui en France, au XXIe siècle, des jeunes, des personnes âgées et des familles ont été menacés, insultés, lynchés, torturés et des enfants assassinés à bout portant dans une école… simplement pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire Juifs.
Il ne s’agit pas de dramatiser la condition juive en France, mais simplement d’établir un constat afin d’en tirer toutes les conclusions nécessaires avant qu’il ne soit trop tard.
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