A l’occasion de la Journée internationale des Femmes 2019, le site en français de Yad Vashem met à l’honneur les sauveuses de la Shoah, à travers deux expositions
La résistance n’est pas une affaire de genre. L’héroïsme non plus. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des femmes n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour sauver des Juifs. Elles constituent d’ailleurs plus de la moitié des Justes parmi les Nations reconnus par Yad Vashem. Certaines ont agi en famille, d’autres de manière totalement indépendante, mais toutes ont fait preuve d’un courage exemplaire.
En 1940, Irena Sandler, est une assistante sociale polonaise de 29 ans. Au prix d’énormes sacrifices personnels, elle mettra au point des stratagèmes pour pénétrer dans le ghetto et aider les Juifs mourants. Andrée Geulen-Herscovici est une jeune maîtresse d’école bruxelloise. Alors qu’un matin, elle voit arriver certains enfants affublés de l’étoile jaune, elle ordonne à tous ses élèves de porter un tablier, pour dissimuler l’humiliante marque distinctive imposée aux Juifs. « Une paysanne voûtée, qui marchait les mains derrière le dos, dotée d’une intelligence instinctive et surtout d’un grand cœur » : c’est ainsi que Berthe Badehi (née Elzon) décrit celle qui lui a sauvé la vie, Marie Massonnat, en la cachant chez elle, en Savoie, pendant la Shoah. Adélaïde Hautval, elle, est médecin psychiatre. En 1942, alors que commencent les déportations, elle s’écrit : « les Juifs sont des gens comme les autres ». En représailles, elle est envoyée à Auschwitz où elle met en pratique ses connaissances médicales pour soigner les prisonnières juives.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
D’autres s’appellent Anna, Gertruda, Suzanne ou Marie-Louise. Originaires de France, de Pologne, de Russie ou d’Italie. Autant de femmes courageuses, initiatrices de sauvetage périlleux qui ont risqué leurs vies pour sauver leurs prochains juifs.
Souvent mésestimée, la résistance féminine juive a elle aussi connu ses faits d’armes. Mila Racine, dite Marie-Anne Richemond, s’y est illustrée pendant près de deux ans, de janvier 1942 à octobre 1943, via différents réseaux clandestins juifs.
Née à Moscou, issue de la bourgeoisie russe, Mila Racine arrive à Paris, avec ses parents en 1926. Quand les Allemands envahissent la France en juin 1940, la famille fuit vers le Sud. Mila n’aura alors de cesse de porter secours aux Juifs des camps de Gurs et Rivesaltes, puis de se lancer dans le secours aux plus jeunes. A son actif, entre autres : le sauvetage de 236 enfants, qu’elle a fait passer clandestinement, en Suisse. Au péril de sa vie.
Arrêtée par la Gestapo, elle sera incarcérée à la prison d’Annemasse et à Compiègne, avant d’être déportée à Ravensbrück, puis Mauthausen, où elle trouvera la mort, quelques semaines avant la libération du camp.
A l’occasion de la Journée internationale des Femmes 2019, Yad Vashem a choisi de mettre à l’honneur cette combattante héroïque, unanimement saluée par ses camarades de l’ombre pour son amour d‘autrui, son courage et son dévouement sans limite. Pour découvrir son parcours hors-du-commun : Mila Racine, de la cellule 127 à Annemasse au matricule 27918 à Ravensbrück / https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/a-travers-lhistoire/mila-racine.asp
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