Le Pentagone fait pression sur la Turquie, l’obligeant à refuser d’acheter des systèmes de défense antiaériens russes S-400.
Le chef par intérim du Pentagone, Patrick Shenahan, a publié vendredi un mémorandum mettant en garde de mettre fin à tous les programmes liés à la vente de l’avion furtif F-35, si Ankara achète des complexes S-400 à la Russie.
« Nous essayons de poursuivre notre précieuse coopération, mais la Turquie ne recevra pas le F-35 si les S-400 y arrivent », a déclaré le responsable du Pentagone cité par le Wall Street Journal.
Les menaces sont soutenues par un ultimatum. Si Ankara ne résilie pas le contrat avec la Russie avant le 31 juillet, le programme d’approvisionne-ment en F-35 et la formation des pilotes sera gelé, a déclaré Shenahen. Cet avertissement a été envoyé au ministre turc de la défense, Hulusi Akar.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Dans le même temps, le mémorandum indique qu’il n’est pas trop tard pour «revenir en arrière» : «Vous avez encore la possibilité de changer de cap en ce qui concerne les S-400».
Shenahen avertit que l’achat d’un système de défense aérienne russe non seulement priverait la Turquie d’avions furtifs, mais aussi « compliquerait sa coopération militaire future avec les États-Unis et l’OTAN en général, augmenterait sa dépendance à l’égard de la Russie et porterait atteinte à son industrie militaire et à des projets économiques ambitieux ».
La Turquie est le troisième client étranger d’avions de type F-35 après le Royaume-Uni et le Japon. Membre du programme depuis 2002, Ankara en achète 100. Elle a déjà reçu 4 et depuis plusieurs années, elle doit fournir 8 avions par an.
Les Américains disent que le S-400 russe pourrait être fatal à un avion furtif si des informations secrètes tombaient entre les mains d’ingénieurs Turcs aux russes.
Le problème est que Lockheed a installé plusieurs unités de F-35 en Turquie et que la recherche de nou-veaux partenaires peut interrompre la production et augmenter le prix de l’avion.
Israël s’est opposé à la vente de F-35 à la Turquie avant même qu’Ankara ne se décide à acheter le S-400 russe. Fort de son influence au Congrès, Israël a exercé des pressions pour que soit mis fin à cet accord, soulignant le « changement » anti-islamiste du gouvernement Erdogan. Cependant, ces efforts n’ont pas abouti avant l’histoire du S-400.
Les observateurs estiment que la séparation de la Turquie des États-Unis et de l’OTAN constituera une très belle réussite pour Vladimir Poutine.
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