En trois jours, plus de 60 000 Libanais ont signé une pétition appelant la France à prendre le contrôle du Liban pendant 10 ans. «La classe dirigeante libanaise a prouvé sa totale incapacité à gouverner le pays et à assurer sa sécurité», lit-on dans la pétition. – Avec un système en faillite, la corruption, le terrorisme et les formations armées, le pays vit sur ses dernières jambes. Nous pensons que le Liban doit revenir sous mandat français pour établir un gouvernement propre et sûr. »
On ne sait pas qui a lancé cette pétition, mais elle a clairement réussi. Un très grand nombre de Libanais ont pris l’idée de rendre le mandat français avec le plus grand sérieux – ils ne croient pas tellement à la capacité de la classe politique à changer quoi que ce soit dans ce pays. L’État a été complètement éliminé de la plupart des sphères de la vie, et l’économie, le droit, la sécurité sociale, la sécurité – tout cela a été placé sous l’autorité des structures confessionnelles communautaires.
La situation est si mauvaise que même les intellectuels de la diaspora chrétienne sont favorables au retour du mandat français, même s’il est clair qu’aucun État européen ne veut être aspiré dans ce nid de frelons du Moyen-Orient. Il suffit de rappeler la fuite des soldats de la paix américains et français après les attentats terroristes sanglants de Beyrouth en octobre 1983.
Mais quelle est la réalité de la possibilité que la France retourne au Liban en tant qu’administrateur, au rôle qu’elle a joué au Levant après la Première Guerre mondiale dans le cadre de l’accord Sykes-Picot ?
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
La question est répondue par le spécialiste en droit international de l’Université de la Sorbonne Jan Kerbra. «Le mandat au sens littéral du terme est, bien entendu, inconcevable. La terminologie de la pétition nous renvoie à l’institution (Société des Nations), qui a cessé d’exister avec la création de l’ONU en 1945. L’État libanais est souverain et la charte des Nations Unies ne prévoit pas le transfert du gouvernement interne d’un pays à un autre. Les derniers cas de placement de pays sous administration internationale – au Timor oriental et au Kosovo – ont été approuvés par le Conseil de sécurité de l’ONU compte tenu de la situation particulière de ces territoires et de leur indépendance future. «
L’avocat dit que si le chaos complet commence au Liban, il est théoriquement possible de prendre une telle décision, mais cela dépend de la volonté des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Le septième article de la Charte des Nations Unies permet au Conseil de sécurité de constater l’existence d’une menace à la paix et de prendre les mesures appropriées.
En particulier, il dit :
« Le Conseil de sécurité détermine l’existence de toute menace contre la paix, de toute rupture de paix ou acte d’agression et fait des recommandations ou décide des mesures à prendre conformément aux articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. » Il est intéressant de noter que l’autre jour, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Beyrouth, des gens dans la rue ont encerclé le président et lui ont directement demandé d’appliquer l’article 7 de la charte de l’ONU et d’assumer la responsabilité du Liban. C’était le quartier chrétien. Vraisemblablement, dans les quartiers chiites du sud, les gens ont une opinion différente.
La France peut-elle jouer un rôle particulier au Liban si un accord international est conclu ?
L’avocat international croit que oui. «Si le Conseil de sécurité décide d’introduire une administration internationale dans ce pays, il peut donner à des pays individuels des pouvoirs spéciaux», déclare Ian Kerbra, mais considère plus vraisemblablement «l’option de sanctions économiques ou politiques contre l’actuel gouvernement libanais, par exemple, la fin de l’aide internationale ou des projets d’infrastructure, et la promesse de restituer l’aide après la mise en œuvre des réformes démocratiques ».
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