Est-ce que la coutume de ne pas étudier la Torah à Noël est encore actuelle ?

Certaines communautés ashkénazes des XVIe et XVIIIe siècles ont interdit l’étude de la Torah cette nuit-là en réaction aux terribles attaques qui ont eu lieu contre les Juifs à Noël lorsque leurs voisins chrétiens se sont saoulés et ont attaqué les Juifs pour ne pas avoir célébré Noël. Cela s’appelait un «pogrom». Ils étaient très courants les jours liés à Noël et à la Pâque chrétienne, les Juifs devaient donc être très prudents.

Le «MaJaRSha» (acronyme : Moreinu HaRav Shemuel Eidels) Le rabbin Shemuel Eidels de Cracovie 1555-1631 mentionne cette coutume comme un édit de sa communauté.

Certaines communautés hassidiques sont allées plus loin encore et ont interdit les relations maritales et ont recommandé d’étudier le «Sefer Toldot Yeshu – livre des générations de Yeshu (Jésus)». Ce livre a été écrit au 11ème siècle, comme une parodie des Évangiles exagérant des sections du Talmud et du Midrash probablement en réaction aux abus de la communauté chrétienne contre les Juifs. Eh bien, ces groupes sont arrivés à la conclusion ridicule que les enfants rebelles pouvaient naître les produits d’une union faite la nuit de Noël.

La raison actuelle du décret dans ces petites communautés était de fermer le Bet Midrash – la maison d’études afin que les hommes juifs puissent rester chez eux pour protéger leurs familles.

Cette coutume ou édit n’a jamais été promulguée parmi les Juifs séfarades – ibériques, ni les Mizrahim – Juifs de l’Est comme la Syrie, l’Irak et l’Iran.

Cela n’a jamais été considéré comme une nuit de deuil liée à la naissance supposée de l’enfant-dieu chrétien ou quoi que ce soit du genre. Nous ne sommes pas les «anti-chrétiens», nous sommes les juifs, nous avons existé avant eux et notre identité s’est formée bien avant la création de cette religion. L’interdiction visait à protéger les Juifs des dangers déjà mentionnés. Comme il n’y a plus ce danger (Baruch Hashem), il n’y a pas d’interdiction d’étudier la Torah, ni pour les Séfarades, cette coutume ne leur a jamais été appliquée ni pour les Ashkénazes car la raison derrière la coutume ne s’applique plus.

Il n’y a aucune raison d’interdire l’étude de la Torah. La seule fois où les hachamim (sages) ont interdit l’étude de la Torah était pendant Tisha Be Av le 9 Av – un jour de deuil pour la destruction des deux saints temples de Jérusalem.

Cette question basée sur une coutume extrêmement rare parmi les anciennes communautés d’Europe et désormais obsolète par la réalité du XXIe siècle, nous attire non seulement l’attention sur le terrible passé de souffrance que le peuple juif a dû traverser aux mains des chrétiens, mais encore plus, à la réalité de la vie moderne et à l’utilisation d’Internet ; Je vous rappelle que tout ce qui brille sur le net n’est pas en or. Tout ce qui se présente comme un judaïsme complet et actuel n’est pas ce qu’il prétend être.

Dans certains moments, la communauté hassidique suit ces coutumes sans reconnaître d’où elles viennent ni reconnaître que les temps ont changé, elle continue à les garder, en appliquant un principe halakhique de «minhag avotenu beyadenu». Les coutumes de nos parents sont entre nos mains pour le faire.

Nous, Séfarades, interprétons cela comme les coutumes de ce style de pratique qui sont entre nos mains pour décider de l’observer ou non. En d’autres termes, si la cause de l’interdiction ne s’applique plus, l’interdiction ne s’applique pas. Eh bien, dans ce cas, ils seraient les parents des Ashkénazes et non les nôtres car ils ne nous appliqueraient pas la loi à tout moment.

Avec l’autorisation expresse de www.toratropical.com | Par le rabbin Rigoberto Emmanuel Viñas