Un réseau soupçonné d’avoir blanchi 16,5 millions d’euros a été démantelé par la police judiciaire française. Un Français d’une quarantaine d’années, installé en Israël, est suspecté d’avoir dirigé ce réseau. En lien avec les autorités locales, il a été interrogé fin novembre par des enquêteurs de l’OCRGDF qui se sont rendus sur place. Une procédure d’extradition doit être lancée en vue de sa mise en examen en France. Ce réseau blanchissait de l’argent issu de deux grandes escroqueries : les faux ordres de virement, et les arnaques à l’investissement.
Les sites d’investissement en ligne font miroiter aux internautes des rendements très prometteurs à condition d’investir dans des vaches laitières, du whisky, des parkings ou encore de la crypto-monnaie. Des propositions d’investissements complètement bidons souligne une enquêtrice. Mais une fois que vous avez investi, impossible de récupérer votre argent.
C’est alors que des circuits de blanchiments très complexes sont mis en place. Indispensables pour monter ces escroqueries très lucratives, des mules bancaires se chargent d’ouvrir des comptes et de créer des sociétés écrans. « On pourrait faire un parallèle avec le rôle de guetteur dans le trafic de stupéfiants, parce qu’une mule bancaire, c’est une petite main qui va servir à ouvrir un compte bancaire, explique Anne-Sophie Coulbois, directrice de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRDFG). Ce sera grâce à ce compte et à la multitude de mules que les groupes criminels organisés peuvent faire prospérer des escroqueries de grande ampleur en minimisant leur risque pénal. »
Selon Anne-Sophie Coulbois, ces mules « sont des personnes qui sont souvent dans une situation économique un peu difficile et elles vont être rémunérées quelques centaines voire quelques milliers d’euros pour ouvrir ces comptes bancaires alors que l’escroquerie va rapporter des dizaines de milliers voire des millions d’euros aux escrocs. »
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :