C’est le Retour, pas fatalement vers ce qu’il fut dans sa démarche personnel avant d’être tombé, c’est le Retour vers ce que l’homme fut dans l’esprit du Créateur, vers ce que l’homme devait devenir dans son idéal le plus naturel. Nos maîtres nous enseignent que: « le fœtus dans le ventre de sa mère a une connaissance globale du monde; cet être qui n’est pas encore né, voit toutes les réalités, connaît toute la Torah et une fois sorti dans ce monde-ci, un ange se charge de lui faire tout oublier. Un portrait de l’homme dans son essence la plus profonde, dans sa pureté d’origine nous est ici présenté. Lorsque l’homme est révélé à la nature, sa rencontre avec la difficulté de l’existence humaine lui fait aussitôt désapprendre ce qu’il fut.
La techouva est le Retour à notre quintessence, à ce que nous fûmes avant d’être. Souvent nous nous servons d’elle pour mieux nous sortir des abîmes où nous sommes engloutis et pouvoir enfin souffler, la Techouva aide aussi à réaliser cette transition du mal au bien. Mais elle demeure foncièrement une impulsion perpétuelle, incommensurable, jamais fini puisqu’on n’a jamais terminé ce long cheminement vers son être le plus profond.
Il est certain que le monde dans lequel nous vivons présentement comprend une incontestable quantité de maux et qu’il se trouve détourné de l’être fidèle au projet divin; notre implication consiste précisément à faire en sorte de modifier ce monde-ci en un monde qui devient. Pour le moment, celui qui vient nous paraît le summum de la perfection, mais lorsque nous y parviendrons, nous constaterons qu’il existe un couronnement plus éminent. D’après le Maharal, le terme exemplaire, ne saurait s’appliquer à l’homme; l’homme est un être qui aspire inlassablement à l’idéal absolu, « l’être en devenir » dirait Bergson.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :