Il est douteux que les dirigeants du Hamas aient imaginé qu’Israël oserait pénétrer dans les profondeurs de l’hôpital de Gaza, une démarche significative qui pourrait également affecter l’accord sur les otages, s’il y en a un, et même la conduite du Hezbollah.
Pendant de nombreuses semaines, Tsahal a préparé la légitimité internationale de l’opération à Shifa, en révélant à plusieurs reprises qu’il y avait des infrastructures terroristes sous l’hôpital. L’entrée de Tsahal à Shifa a été précédée par la présentation phénoménale du porte-parole de Tsahal et ancien commandant de la 13ème Flotte, le général de brigade Daniel Hagari, de l’hôpital Rantisi au nord de la bande de Gaza qui a présenté des preuves sans équivoque de la présence de terroristes sous l’hôpital et apparemment aussi d’otages israéliens.
Le travail de plaidoyer israélien s’est également reflété hier soir dans l’annonce de la Maison Blanche, qui a en fait confirmé l’affirmation israélienne selon laquelle l’hôpital dispose d’une infrastructure terroriste. Ce matin, après l’entrée des troupes, les Américains ont annoncé qu’ils ne souhaitaient pas voir Tsahal lancer des tirs aériens sur l’hôpital, ni combattre à l’intérieur.
L’hôpital Shifa est considéré comme le centre névralgique du réseau de tunnels et de quartiers généraux du nord de la bande de Gaza, un endroit dans lequel il est peu probable que les dirigeants du Hamas aient pensé qu’Israël oserait un jour pénétrer. Une atteinte importante à ce symbole est une atteinte au symbole palestinien, mais d’un autre côté, elle n’est pas sans risques pour les forces et même pour l’activité israélienne dans son ensemble, car elle comporte un potentiel très élevé d’enchevêtrement et de critiques accrues à l’égard de la Palestine en Occident. Au-delà de cela, l’entrée dans Shifa’ pourrait affecter à la fois l’accord d’enlèvement qui se dessine selon des publications étrangères, mais aussi le comportement du Hezbollah le long de la frontière libanaise.