Rejoignez nous en live !
Avner Yarkoni, ancien pilote de chasse et chef de l’Autorité de l’aviation civile, s’est entretenu avec Maariv suite à l’annonce par El Al de la tentative de s’emparer du réseau de communication d’un de ses avions alors qu’il survolait la Somalie  de Phuket en Thaïlande, ce  samedi soir.

Y a-t-il un danger tangible pour les avions, compte tenu de la situation de guerre actuelle ? 

« Il s’agit d’une interférence de communication de la part de quelqu’un qui était en contact avec l’avion. Je ne sais pas exactement ce qui a été dit et comment », mais la « manière de parler du contrôleur a apparemment éveillé des soupçons parmi les pilotes », a-t-il expliqué.

« Il ne faut pas oublier que la communication de l’avion ne mène nulle part. Autrement dit, le système de communication guide les pilotes, mais s’il y a un doute, ils ne s’y conforment pas », a déclaré Yarkoni.

« Il existe d’autres systèmes permettant de vérifier l’état de préparation de la communication, certains d’entre eux étant numériques, qui ne sont pas du tout basés sur la communication verbale et sont utilisés sur les vols internationaux », a-t-il expliqué.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/

« En outre, il existe également un réseau de diffusion régional qui donne des instructions, et le plus important est que les interruptions de communication ne sont pas nouvelles, non seulement vers les avions d’El Al, mais vers toutes sortes d’avions. »

Qu’est-ce qui fait de cette zone de Somalie, connue pour ses conflits, une plaque tournante spécifiquement destinée aux perturbations dans le domaine de l’aviation ?

« Parfois, il s’agit de faire la guerre, parfois de créer des problèmes. Nous devons nous rappeler que cela arrive », a déclaré Yarkoni. « Même à l’aéroport Ben Gourion, il y avait des émissions sur le réseau de communication – cela arrive, mais pas au niveau d’essayer de faire virer un avion à droite ou à gauche – mais juste après le décollage ou l’atterrissage, c’est plus compliqué que de voler en altitude. »

Y a-t-il alors des risques ?

« En fin de compte, c’est un problème, mais il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer outre mesure. Les avions ne tombent pas de cette manière. Si les Iraniens veulent abattre un avion de ligne israélien, ils n’ont pas besoin que quelqu’un vienne sur place ou qu’il intervient dans les communications et dit au pilote de tourner à droite ou à gauche.

Alors, quel est le problème ?

« Le problème est qu’il est possible de diriger un avion vers des endroits déraisonnables en termes d’altitude ou d’itinéraire, ce qui pourrait entraîner un risque de collision avec d’autres avions. Cela pourrait entraîner une perte de carburant ou de temps, mais disons-le comme ceci – avec des pilotes en alertes, rien ne se passera et il est important de garder les proportions. »

Et pourtant, parfois dans des programmes télé ou dans des films, ils montrent des prises de contrôle d’avions à distance et des arrêts de moteurs. Est-ce seulement le domaine de l’imagination de créateurs audacieux ?

« Nous n’en sommes pas là, ce n’est pas simple du tout. C’est possible mais pas facile. Il existe des systèmes de défense pour les avions, et ce n’est pas facile d’en prendre le contrôle, et les pilotes alertes ne le laisseront pas se produire. Je suppose que les pilotes en ces zones sont assez pointues.

Un autre scénario était la disparition d’avions comme celui de Malaysia Airlines, un tel scénario pourrait-il se réaliser ?

« Très peu d’avions disparaissent, à l’exception de cet avion. Je sais que les autres se sont écrasés ou sont tombés et nous savons où ils se trouvent. Ils ne cachent pas les avions, dans les cas les plus graves, ils les abattent. »

Mais ce sont des choses qui relèvent du domaine de la technologie des missiles ?

« Oui, c’est très vrai, cela s’est produit plusieurs fois dans le passé, mais il est important de dire qu’abattre des avions à cette altitude, ce ne sont pas des missiles terroristes, ce sont des missiles que les pays savent produire. Les terroristes ne peuvent pas abattre des avions à cette hauteur.

Ainsi, le scénario terrifiant du détournement à distance d’un avion de ligne israélien n’est-il pas réaliste ?

« Nous n’en sommes pas là. Il y a une prise de conscience et un secteur de la communication qui avance vers un système basé sur moins de mots. Dire que le meilleur hacker du monde ou un pays décidant d’entrer n’y parviendra pas ? Aucune sécurité informatique n’assurera une protection complète, mais nous n’en sommes pas là, et il faut rappeler qu’en fin de compte, les pilotes savent prendre manuellement les commandes d’un avion, et qu’il ne vole pas seul.