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L’Université de Tel Aviv et la Ligue Anti-Diffamation publient aujourd’hui (dimanche) le rapport annuel sur l’état de l’antisémitisme dans le monde. La principale conclusion qui en ressort est qu’au cours de l’année dernière, le nombre d’incidents antisémites dans les pays occidentaux en 2023 par rapport à 2022 a bondi de plusieurs dizaines de pour cent. La majeure partie de l’augmentation s’est produite après le 7 octobre, mais même au cours des neuf mois de 2023, le nombre d’incidents a augmenté par rapport à l’année dernière.

Une augmentation des incidents antisémites a également été enregistrée dans d’autres pays. En France, le nombre d’incidents est passé de 436 en 2022 à 1 676 en 2023 (le nombre d’agressions physiques est passé de 43 à 85) ; en Grande-Bretagne, de 1 662 à 4 103 (le nombre d’agressions physiques est passé de 136 à 266) ; En Allemagne de 2.639 à 3.614, au Mexique de 21 à 78, aux Pays-Bas de 69 à 154, en Belgique de 34 à 70, en Italie de 241 à 454 et en Autriche de 719 à 1.147. En Australie, 622 incidents antisémites ont eu lieu en octobre et novembre 2023, soit un bond par rapport aux 79 incidents survenus au cours de la même période en 2022.

Le rapport souligne que dans la plupart des pays où se trouvent de grandes concentrations de Juifs, il y a eu une augmentation relative de l’antisémitisme même au cours des neuf premiers mois de 2023 par rapport à 2022. Par conséquent, la vague de haine ne doit pas être considérée comme une réaction émotionnelle à la guerre. « Certains attaquants s’assurent de dire que leur problème vient d’Israël, pas des Juifs, puis ils attaquent les Juifs et les institutions juives », peut-on lire.

Manifestations étudiantes pro-palestiniennes à l’Université de Columbia aux États-Unis, Reuters
Manifestations étudiantes pro-palestiniennes à l’Université de Columbia aux États-Unis, photo : Reuters

Selon le rapport, il n’est pas possible d’obtenir des données fiables sur le nombre d’incidents antisémites en Russie. Le rapport note que « début 2023, le grand rabbin de Moscou en exil, Pinchas Goldschmidt, a appelé les Juifs russes à quitter le pays avant de devenir des boucs émissaires. Malheureusement, l’année écoulée n’a pas réfuté les paroles de ce chef spirituel sage et courageux. »

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Le rapport examine également les manifestations généralisées d’antisémitisme dans le monde arabe – en Turquie et en Iran – à la suite de l’attentat du 7 octobre. Il déclare que « toutes négociations politiques futures doivent donner la priorité à l’élimination du fléau qui frappe les sociétés arabes ».

« L’Etat n’a pas de plan stratégique pour aider les communautés juives »

Selon le professeur Uriah Shavit, directeur du Centre d’études sur la communauté juive européenne à l’Université de Tel Aviv et directeur de l’Institut Ervion Kotler, « si les tendances actuelles se poursuivent, le rideau pourrait tomber sur la possibilité de maintenir une vie juive en la sphère publique en Occident. »

Selon lui, nous devons avant tout mettre fin à la réalité selon laquelle les grandes entreprises médiatiques gagnent de l’argent en propageant la haine. Il a également ajouté que malgré les capacités limitées d’Israël à soutenir la communauté juive de la diaspora, Israël ne fait toujours pas le minimum possible. « Israël, en tant qu’État, a une capacité limitée à aider les communautés juives. Mais même le peu qui peut être fait n’est pas fait. L’État ne dispose pas d’un plan stratégique significatif basé sur les besoins des communautés juives. La principale contribution du gouvernement est déclarations pompeuses et initiatives aléatoires.