Pendant des décennies, la société israélienne a évolué sous la menace syrienne au nord, puis, au cours des vingt dernières années, face à son rôle au sein de « l’axe du mal ». En un seul jour, l’empire tombe sous les coups de militants armés montés sur des pick-up et d’opérateurs de drones. Il semble que l’ère où il existait une autorité centrale claire sur la majeure partie de la Syrie touche à sa fin, et qu’Israël devra s’adapter à cette nouvelle réalité.
Dans les dernières heures, les rebelles ont annoncé avoir pénétré dans Damas, renversant ainsi le régime d’Assad, qui aurait fui le pays. Avec cette révolution, la Syrie deviendrait dans un premier temps une « confédération de cantons », des régions où seul le plus fort survit. Les premiers signes de cette transformation sont déjà visibles. Cependant, il est essentiel de rappeler que le terme « rebelles » désigne une mosaïque de groupes et d’organisations qui ne partagent pas nécessairement la même vision, hormis leur union contre le régime honni d’Assad. La communauté du renseignement devra donc surveiller de près les évolutions et, en coopération avec des initiatives diplomatiques, chercher à stabiliser la région proche de la frontière israélienne tout en influençant les acteurs dominants.
Une reconfiguration géopolitique en cours
Le concept des accords Sykes-Picot, fondement des frontières modernes du Moyen-Orient, semble s’effondrer sous les yeux du monde.
L’armée israélienne et les services de renseignement se préparent à divers scénarios possibles dans les régions frontalières syriennes. Cela inclut des activités rebelles près des clôtures frontalières et des tentatives de saisie d’arsenaux d’armes non conventionnelles détenues par l’armée syrienne. Par ailleurs, Israël s’inquiète des tentatives de l’Iran et du Hezbollah pour mettre la main sur des armes stratégiques, telles que des missiles balistiques ou des hélicoptères militaires.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :