« Le Hezbollah n’est pas mort, il a encore des armes. Pour la désarmer, l’armée libanaise doit être loyale à l’État libanais, mais elle est imprégnée de l’influence du parti chiite », a déclaré Fabrice Balanche, arabisant français et auteur de livres sur l’histoire de la Syrie et du Liban modernes dans un entretien au journal Le Figaro .
A titre d’exemple, il rappelle comment un représentant de l’armée d’un des pays arabes lui a dit en 2008 que l’officier responsable du déploiement de l’armée libanaise au sud du Liban (conformément à la même résolution 1701) était un officier chiite. Il rappelle également que le Premier ministre Rafik Hariri, assassiné plus tard, comptait principalement sur la police et les services de renseignement, et non sur l’armée, car il ne faisait pas confiance aux militaires, parmi lesquels se trouvaient de nombreux chiites. « Nous devons changer la situation avec l’armée, car les Israéliens frapperont si l’accord [visant à évincer le Hezbollah et à le désarmer dans le sud du Liban] n’est pas mis en œuvre », prévient l’arabiste.
Ce qui s’est passé au sud du Liban ces dernières semaines confirme ses propos : selon le journal Al-Akhbar, les officiers de l’armée libanaise refusent de désarmer le Hezbollah, déclarant qu’ils « ne travailleront pas pour l’ennemi israélien ».
Dans le même temps, Fabrice Balanche reconnaît que les actions israéliennes en septembre-novembre ont très sensiblement affaibli le Hezbollah, tant sur le plan militaire que politique. « Il semble qu’ils ne disposent plus de l’arsenal de missiles dont ils disposaient auparavant. En réalité, si le Hezbollah ose tirer sur Israël, Tsahal déclenchera une nouvelle guerre et parviendra à son désarmement complet. Le Hezbollah, comme Amal, va siéger tranquillement pendant les deux prochaines années, jusqu’aux élections législatives, et brouiller les pistes pour les gagner», estime le chercheur.
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