Dans une interview accordée au correspondant de Yediot Aharonot, Nadav Eyal, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que les conditions fondamentales de l’accord de janvier avec le Hamas avaient été unanimement approuvées par le cabinet de guerre dès avril de l’année précédente. Les services de sécurité avaient soutenu sans réserve la proposition : un accord en trois phases, sans obligation de mettre fin à la guerre, avec la libération, dès la première phase, d’un certain nombre d’otages civils.

Selon Gallant, tous les ministres du cabinet (qui comprenait alors Benny Gantz et Gadi Eisenkot) avaient unanimement approuvé ces conditions, et Netanyahou n’avait pas opposé son veto. La décision avait été entérinée, et la délégation de négociation avait reçu mandat de transmettre la proposition israélienne au Hamas.

Le nombre exact d’otages à libérer lors de la première phase devait être déterminé lors des négociations. Il avait été convenu de commencer avec le chiffre de 33 et de se retirer des pourparlers si le Hamas proposait moins de 18 otages. Ces chiffres avaient été validés par le cabinet politico-militaire et classés top secret, afin que le Hamas ne connaisse pas les exigences minimales d’Israël.

La décision du cabinet militaire avait ensuite été soumise à l’approbation du gouvernement. Les ministres n’avaient reçu que des informations générales sur les principes de l’accord, sans détails confidentiels. Cependant, le ministre des Finances Bezalel Smotrich avait appris d’une source inconnue le chiffre « 18 » et avait déclaré qu’il refusait de négocier sur cette base, menaçant de quitter le gouvernement.

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Dès que l’information selon laquelle Israël était prêt à accepter une trêve en échange de 18 otages avait été relayée par les médias israéliens, le Hamas, qui avait déjà donné son accord aux médiateurs égyptiens, s’était rétracté. Estimant qu’Israël était prêt à payer un prix inférieur, il avait revu sa position, entraînant l’échec des négociations.

D’après Gallant, les conditions d’avril n’étaient pas fondamentalement différentes de celles qu’Israël avait finalement acceptées en janvier 2025, et étaient même plus avantageuses à certains égards : davantage d’otages civils étaient encore en vie, et il n’était pas nécessaire de payer un « prix spécial » pour les hommes en âge de combattre ni de libérer des centaines de terroristes condamnés à perpétuité.

Cet été-là, ces mêmes conditions avaient été présentées sous le nom de « plan Biden » (le président américain les avait qualifiées de « plan israélien »). Le 3 juillet, le Hamas y avait donné son accord. Selon Gallant, après cette réponse du Hamas, Netanyahou avait gardé le silence et n’avait donné aucune réponse jusqu’à la fin juillet, une attente que l’ancien ministre de la Défense ne comprenait pas.

Yoav Gallant a refusé de spéculer sur l’identité de la personne ayant divulgué les informations confidentielles à Smotrich, torpillant ainsi l’accord. En août, un nouvel élément était soudainement apparu comme une « condition clé » : le corridor de Philadelphie. Gallant avait été le seul ministre à voter contre cette exigence.

Les otages sont détenus à Gaza depuis près de 500 jours, et aujourd’hui, le monde entier voit le prix qu’ils paient pour ces mois de blocage des négociations.

. Seuls 9 des 17 otages qui devaient être libérés au cours de la phase 1 sont encore en vie.