Suite à l’annonce du Hamas de suspendre la prochaine phase de libération des otages, l’armée israélienne a décidé ce lundi soir d’un arrêt des permissions pour les soldats de la division de Gaza. Parallèlement, le niveau d’alerte a été relevé dans la région. Toutefois, selon des sources militaires, une action militaire ne serait envisagée que si le Hamas est avéré en violation de l’accord.

Plus tôt dans la soirée, le ministre de la Défense, Israël Katz, avait ordonné à Tsahal « de se préparer au plus haut niveau d’alerte à tous les scénarios possibles à Gaza et à la défense des localités israéliennes ». Il a ajouté que « le retour à la réalité du 7 octobre ne sera pas toléré ». Katz a également déclaré que l’annonce du Hamas concernant la suspension de la libération des otages israéliens constitue « une violation totale de l’accord de cessez-le-feu et de l’accord d’échange des otages ».

Une source gouvernementale a indiqué que le Premier ministre Benyamin Netanyahou mène actuellement des consultations avec la haute direction sécuritaire. « Suite à l’annonce du Hamas, le Premier ministre a décidé d’avancer la réunion du cabinet de sécurité à demain matin », a précisé cette source. Participent à cette réunion le ministre Katz, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, le chef du Shin Bet Ronen Bar, le chef d’état-major Herzi Halevi et son successeur désigné Eyal Zamir, ainsi que les chefs du Mossad, Dedi Barnea, et des renseignements militaires, Shlomi Binder.

L’annonce de la suspension de la libération des otages a été faite par le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, qui a déclaré que l’organisation « reportait jusqu’à nouvel ordre » la libération de trois otages initialement prévue pour samedi prochain. Selon lui, ce report est dû aux « violations répétées de l’accord par Israël », et il restera en vigueur tant qu’Israël ne s’engagera pas de nouveau à respecter l’accord et à « compenser » les événements des dernières semaines.

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Le porte-parole du Hamas, Abd al-Latif al-Qanou, a ajouté que « Netanyahou est responsable de la décision de la résistance de ne pas libérer d’otages ce samedi ». Il a également appelé les médiateurs à faire pression sur Israël pour qu’il respecte les termes de l’accord de cessez-le-feu. « Nous avons demandé aux médiateurs, il y a une semaine, d’exiger d’Israël qu’il applique les termes de la première phase de l’accord. Nous restons engagés envers cet accord, tant qu’Israël le respecte aussi », a-t-il affirmé.

Avant même cette annonce du Hamas, des responsables israéliens avaient mis en garde contre les « fausses accusations » de l’organisation terroriste, affirmant qu’elles risquaient d’entraîner une escalade et de compromettre l’accord. Des sources israéliennes ont rejeté les accusations du Hamas, déclarant que « celles-ci ont été vérifiées et ne reposent sur aucun fondement ».

Israël a pointé du doigt le Hamas, l’accusant à la fois de violer l’accord et d’utiliser une rhétorique belliqueuse. La délégation israélienne de négociation, rentrée au petit matin de Doha, a affirmé aux médiateurs que l’État hébreu respectait les termes de l’accord, notamment par son retrait de l’axe Netzarim, l’ouverture du poste-frontière de Rafah et son repositionnement dans le périmètre convenu.

Les discussions ont également porté sur les accusations palestiniennes selon lesquelles Israël empêcherait l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza. Israël a répondu que l’attitude du Hamas sur cette question était irresponsable et risquait de compromettre l’application de l’accord. Israël a également averti que la rhétorique guerrière du Hamas et ses accusations infondées pourraient mettre en péril l’accord et conduire à une escalade.