Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a pris la parole aujourd’hui (lundi) à la Knesset, au lendemain de son retour de Washington où il a mené une série de rencontres diplomatiques. Son discours a été fréquemment interrompu par des membres de l’opposition qui l’ont interpellé à plusieurs reprises.

Netanyahou, qui avait témoigné le matin même devant le tribunal, a commencé son discours en déclarant : « Nous sommes peut-être ici pour un vote de défiance, mais je reviens de Washington où s’est déroulé un événement majeur exprimant une immense confiance en Israël, une confiance en Tsahal et une confiance énorme en notre gouvernement. »

Revenant sur sa visite aux États-Unis, il a ajouté : « Durant mes années comme Premier ministre, j’ai rencontré les présidents américains 20 fois à la Maison-Blanche. Mais cette rencontre historique avec le président Donald Trump a été la plus importante, la plus amicale et la plus significative que j’aie jamais eue avec un président américain. Je pense même qu’aucun Premier ministre israélien n’a eu une rencontre aussi déterminante. »

« Ce fut une réunion chaleureuse et personnelle de cinq heures, la première visite d’un chef d’État à la Maison-Blanche après l’investiture de Trump pour son second mandat. Israël n’a jamais été aussi forte, et l’alliance entre les États-Unis et Israël n’a jamais été aussi inébranlable. »

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Un nouveau « jour d’après » selon Netanyahou

Le Premier ministre a ensuite évoqué les défis du moment et les objectifs d’Israël : « Après une période difficile – et il faut le reconnaître, une période extrêmement difficile – nous avons aujourd’hui une vision commune avec l’administration américaine sur les questions essentielles au Moyen-Orient. Cela inclut la réalisation de tous nos objectifs de guerre : l’élimination du Hamas, le retour de tous nos otages, la garantie que Gaza ne représente plus jamais une menace pour Israël, et le retour en toute sécurité de nos citoyens dans le sud et le nord du pays, où nous reconstruirons et revitaliserons leurs communautés. »

Face aux interruptions de l’opposition, Netanyahou a répondu : « C’est difficile pour vous d’entendre cela, vous êtes habitués aux chaînes de propagande, vous ne supportez pas d’entendre la vérité. Eh bien, dépassez-vous et écoutez. Cela ne vous fera pas de mal, peut-être même apprendrez-vous quelque chose. Vous n’avez cessé de parler d’une chose : ‘Que se passera-t-il après ?’ Eh bien, voici votre ‘jour d’après’. Mais ce n’est pas celui dont vous avez toujours rêvé, le récit d’Oslo qui a échoué et dont vous refusez de tirer les leçons. »

Il a aussi accusé l’opposition de pessimisme concernant les otages : « Au début de la guerre, les services de sécurité affirmaient qu’il serait peut-être impossible de ramener les otages. J’ai pensé différemment et j’ai agi en conséquence. »

Le plan Trump pour Gaza : « Un projet révolutionnaire »

Concernant la proposition américaine pour Gaza, Netanyahou a déclaré : « Le président Trump a présenté une vision nouvelle et révolutionnaire pour l’après-Hamas, afin qu’un État terroriste ne voie plus jamais le jour à Gaza. Et j’ajoute : pas seulement à Gaza, mais nulle part ailleurs à nos frontières. »

S’adressant directement à l’opposition, il a poursuivi : « Vous disiez encore et encore : ‘Il n’y a pas d’autre choix que de remettre l’Autorité palestinienne au pouvoir’. Vous disiez que ‘le Hamas ne peut pas être vaincu’, que ‘nous n’avons pas de vision pour l’après’. Vous répétiez : ‘Si on n’a pas de plan clair, alors il faut que tout le monde sache qu’on remettra l’Autorité palestinienne’. Cette même Autorité qui éduque ses enfants à la haine, qui verse des salaires aux meurtriers, qui glorifie des monstres en héros. »

« Mais moi, je reviens des États-Unis avec une autre vision : ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne. Ni l’un ni l’autre. La vision du président Trump est nouvelle, créative, révolutionnaire, et il est déterminé à la mettre en œuvre. Trump et tous les hauts responsables de son administration ont salué les décisions que nous avons prises pour briser l’axe iranien. »

« Nous savons ce que signifie une victoire totale »

Netanyahou a vivement critiqué l’opposition pour son attitude durant la guerre : « La majorité d’entre vous soutenait l’arrêt de la guerre bien trop tôt, avant même notre entrée à Rafah, sur l’axe Philadelphie et avant les avancées majeures que nous avons réalisées. Imaginez où nous en serions si je vous avais écoutés, si nous avions laissé Yahya Sinwar et le Hezbollah, ainsi que l’axe iranien, en pleine puissance. Si je vous avais écoutés, nous ne serions pas ici comme des victorieux, mais comme des imbéciles. Nous savons ce que signifie une victoire totale, et nous n’y renoncerons pas. »

Netanyahou a révélé un débat clé au sein du cabinet de guerre : « Nous avons eu un désaccord intense après notre entrée à Gaza, que nous avons réalisée malgré les recommandations de l’administration américaine. Nous sommes entrés dans la ville de Gaza contre leurs conseils, nous avons pénétré l’hôpital Al-Shifa malgré leurs avertissements, nous avons progressé vers Khan Younès en dépit de leurs recommandations. Et puis, nous avons été confrontés à une exigence catégorique de la part des États-Unis : ‘Ne pénétrez pas à Rafah’. »

« Un haut responsable américain est venu nous transmettre ce message. Je lui ai répondu : ‘Si nous devons nous battre seuls, nous nous battrons avec nos ongles, mais nous prendrons Rafah, nous sécuriserons l’axe Philadelphie et nous achèverons la mission : la libération de tous nos otages et la destruction du Hamas’. »