Le Hezbollah a subi des coups durs au cours des 16 derniers mois de combats contre Israël, l’obligeant à repenser son organisation et à mobiliser de nouveaux soutiens.

Israël a non seulement éliminé des milliers de combattants et détruit une grande partie de la direction du Hezbollah, mais a aussi causé d’énormes destructions dans les communautés chiites du Liban, bastions du groupe terroriste. La chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie a également affaibli le Hezbollah en interrompant ses chaînes d’approvisionnement vitales entre l’Iran et le Liban.

De plus, des changements politiques internes au Liban, notamment l’élection du président Joseph Aoun, ont perturbé l’équilibre du pouvoir dans le pays.

Face à ces défis, le Hezbollah tente de maintenir le soutien de sa base populaire en renforçant ses services sociaux, notamment ses écoles, ses hôpitaux et son organisation de construction, « Jihad al-Bina », qui a mobilisé des centaines d’ingénieurs pour évaluer les maisons endommagées et lancer leur reconstruction.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Le Hezbollah en pleine réorganisation

« Le Hezbollah se pose des questions sur sa structure organisationnelle, car son rôle et sa mission ont changé », explique Nasib Khwitat, universitaire proche du mouvement.

D’après des témoignages recueillis par le Financial Times, le Hezbollah tente de préserver son influence malgré la destruction de plus de 30 de ses bureaux, y compris sa banque clandestine « Al-Qard al-Hassan », lors des frappes israéliennes.

Cependant, le Hezbollah n’a pas tardé à réorganiser son recrutement, distribuant des formulaires électroniques avec des listes de noms et des numéros d’enregistrement pour enrôler de nouveaux membres.

Selon le journal libanais Al-Akhbar, le Hezbollah a versé 400 millions de dollars de compensations à près de 140 000 personnes, probablement pour s’assurer leur loyauté. Les familles ayant perdu leur maison auraient reçu entre 12 000 et 14 000 dollars pour couvrir une année de loyer et compenser leurs pertes matérielles.

Dans un groupe WhatsApp nommé « Personne n’est laissé de côté », un membre a écrit :

« Les équipes travaillent jour et nuit. Lorsqu’un problème survient avec les compensations, les réclamations sont examinées et traitées équitablement. Chacun recevra ce qui lui revient. »

Le Hezbollah a également offert des soins médicaux gratuits aux déplacés libanais tout au long du conflit.

Une crise financière et un futur incertain

Malgré ces efforts, de nombreux experts estiment que le Hezbollah manque désormais de ressources pour reconstruire ses infrastructures à grande échelle.

La guerre aurait causé au moins 3,4 milliards de dollars de dégâts matériels. Même le leader adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a reconnu en décembre que le mouvement ne pouvait plus gérer seul la reconstruction :

« En fin de compte, la reconstruction doit être prise en charge par le gouvernement libanais. Nous le soutiendrons, mais c’est à lui de superviser et de financer les réparations. »

Bien que durement affaibli, le Hezbollah ne semble pas sur le point de disparaître. Hussein Kamaleddine, un responsable local du village de Sarifa, au sud du Liban, affirme que le réseau du Hezbollah reste actif et organisé :

« Sur le plan militaire, ils ont subi des pertes sévères. Ils auront besoin de temps, mais ils disposent encore d’institutions solides. »

Un réseau de faux-monnayeurs démantelé à la frontière syro-libanaise

En parallèle, la chaîne saoudienne Al-Hadath a rapporté la découverte d’une usine de faux-monnayeurs à la frontière entre la Syrie et le Liban.

Selon ces informations, l’usine aurait été abandonnée après que les milices du Hezbollah se sont retirées de la région, sous la pression des forces du ministère syrien de la Défense.

Des images montrent les machines utilisées pour fabriquer de la fausse monnaie, mettant en lumière l’un des moyens utilisés par le Hezbollah pour compenser ses pertes financières massives.