L’impact de Donald Trump sur la politique israélienne a été immédiat et bien plus rapide que prévu. À peine réélu 47ᵉ président des États-Unis, il suscite déjà des réactions contrastées : des critiques virulentes à droite et des louanges inattendues à gauche. Ce revirement s’explique par l’accord qu’il a facilité entre Israël et le Hamas, comprenant une trêve et la libération de prisonniers palestiniens en échange du retour des otages israéliens. Un compromis rejeté par la droite dès le début du conflit.

Toutefois, l’équilibre politique s’est renversé après le discours où Trump a dévoilé son projet d’expulsion des Palestiniens de Gaza, aux côtés du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Ce discours a agi comme un électrochoc : une révélation euphorisante pour la droite et une onde de choc paralysante pour la gauche.

Une droite en liesse, une gauche en désarroi

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Netanyahou s’est empressé de saluer « un ami sincère d’Israël » sur Fox News, tandis qu’Amir Ohana, président de la Knesset, a proclamé « l’aube d’un nouveau jour ». À l’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich ont célébré l’événement avec enthousiasme, tandis que les médias de droite multipliaient les éditoriaux dithyrambiques.

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À gauche, en revanche, l’embarras était palpable. Yair Lapid, chef de l’opposition, a réagi mollement en qualifiant la conférence de presse de « positive pour Israël », tandis que Benny Gantz a adopté une posture prudente, soulignant que le projet serait « mis à l’épreuve des faits ». Seuls quelques ténors de la gauche radicale, comme Zehava Galon, ancienne présidente du Meretz, ont dénoncé le projet en des termes clairs, accusant certains de leurs propres alliés de ne le rejeter que pour son caractère « irréalisable » et non pour son immoralité.

Un plan irréaliste et dangereux

Si Trump jouit d’une popularité inégalée en Israël – bien plus élevée qu’aux États-Unis – son projet d’expulsion des Palestiniens vers d’autres pays arabes est non seulement irréalisable, mais historiquement voué à l’échec. L’exode massif des Palestiniens après la guerre de 1948 et leur installation dans des camps de réfugiés en Jordanie, au Liban et en Syrie ont favorisé la montée du terrorisme, Israël en subissant les conséquences pendant des décennies.

Loin de garantir la sécurité d’Israël, un tel plan risque d’aggraver la menace terroriste, comme en témoignent aujourd’hui les vagues d’antisémitisme et de violence pro-palestinienne en Europe, où des communautés musulmanes radicalisées organisent des manifestations hostiles à Israël.

Une gauche divisée et incapable d’imposer un contre-discours

La gauche israélienne, déjà affaiblie, se retrouve aujourd’hui dans une impasse idéologique et stratégique. Plutôt que d’unir ses forces pour proposer une alternative crédible, elle se déchire sur des querelles internes et adopte des positions confuses face au discours de Trump.

Or, si l’opposition espère un jour revenir au pouvoir, elle doit comprendre une réalité essentielle : l’opinion publique israélienne ne débattra pas de morale concernant Gaza après le 7 octobre. Face à une population traumatisée et avide de solutions concrètes, l’électorat suivra celui qui proposera un plan clair et réalisable.

David Ben Gourion disait : « Je n’ai pas de pain, mais j’ai une vision. » Aujourd’hui, si la gauche israélienne veut redevenir une force politique majeure, elle devra cesser de réagir.