Tsahal est en train de mettre en place un supercalculateur ultra-performant, capable de traiter et d’analyser d’énormes quantités de données à l’aide de l’intelligence artificielle. Ce projet stratégique, évalué à des dizaines de millions de shekels, vise à renforcer les capacités technologiques de l’armée israélienne.

Après un appel d’offres lancé par le ministère de la Défense, c’est HP qui a remporté le contrat pour fournir l’infrastructure et la puissance de calcul requises. Toutefois, une controverse a éclaté lorsque l’entreprise a choisi un sous-traitant privé pour installer et exploiter les serveurs, écartant ainsi Rafael, la société de défense publique israélienne.

Des experts en sécurité nationale alertent sur les risques

Plusieurs spécialistes de l’industrie de la défense estiment que ce choix pose un risque pour la sécurité des données sensibles du pays.

« Il y a des domaines que l’on ne privatise pas, surtout pas après le 7 octobre. Une entreprise privée ne possède pas les mêmes garanties de sécurité qu’un acteur étatique comme Rafael. Et si cette entreprise est rachetée par une entité étrangère ? Nous risquons de voir les secrets les plus sensibles d’Israël s’échapper à l’étranger. »

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Depuis plusieurs années, Israël investit massivement dans le développement de supercalculateurs destinés à la défense, à la recherche et au secteur high-tech. Composés de dizaines de milliers de processeurs, ces systèmes permettent d’accélérer l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle et l’analyse de grandes quantités de données.

Pourquoi HP a-t-elle écarté Rafael ?

Bien que Rafael ait postulé pour construire l’infrastructure physique du supercalculateur, HP a préféré une entreprise privée israélienne, en accord avec Tsahal.

« Rafael est perçue comme une entreprise trop bureaucratique et lourde à gérer », explique un haut responsable de la défense.

Or, cette décision est contestée. Rafael, aux côtés de l’Industrie Aérospatiale Israélienne, fait partie des sociétés les plus sécurisées du pays. Ses installations sont protégées au plus haut niveau et ses employés sont soumis à des protocoles de confidentialité rigoureux.

« Une société privée, contrairement à une entreprise publique comme Rafael, peut être rachetée ou introduite en bourse, ce qui augmente le risque de fuite d’informations sensibles », avertit un expert du secteur.

Un projet sous surveillance

Le ministère de la Défense assure que tous les aspects sécuritaires ont été pris en compte, et que des spécialistes de la cybersécurité superviseront l’ensemble du projet.

« Nous collaborons avec des entreprises israéliennes et internationales pour renforcer nos capacités technologiques. Tous nos projets sont encadrés par des experts en cybersécurité, » a déclaré un porte-parole du ministère.

Reste à voir si cette décision controversée se révélera être un pari gagnant ou une faille majeure dans la sécurité technologique d’Israël.