La France est secouée par l’un des pires scandales de pédophilie de son histoire judiciaire. Un chirurgien renommé, Joël Le Scouarnec, comparaît devant la justice pour des crimes d’une ampleur inédite : près de 300 victimes, en majorité des enfants, ont été abusées au cours de ses décennies d’exercice.

Un procès glaçant et des aveux accablants

Devant la cour de justice de Vannes, dans l’ouest de la France, Joël Le Scouarnec, 74 ans, a reconnu les faits en ces termes : « J’ai commis des actes abominables. Je suis conscient que ces blessures sont indélébiles et que rien ne pourra les effacer. » Ses crimes, perpétrés entre 1989 et 2014, incluent des viols et agressions sexuelles sur 299 patients, dont 256 étaient âgés de moins de 15 ans. Les agressions se déroulaient souvent dans le cadre d’actes médicaux, profitant de l’endormissement ou du réveil post-anesthésie des victimes.

L’un des témoins, aujourd’hui trentenaire, a relaté son calvaire devant le tribunal : « Je me souviens de certains éléments dans la salle de réveil. J’étais en panique totale, j’ai appelé mon père. »

Des années d’impunité et une justice tardive

Le passé criminel de Joël Le Scouarnec était pourtant connu : en 2005, il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour possession et importation de matériaux pédopornographiques. Malgré cette condamnation, il a continué à exercer la médecine. C’est en 2017 qu’une fillette de six ans a dénoncé des attouchements commis à travers la clôture de son jardin, déclenchant ainsi une enquête approfondie.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/

Les perquisitions menées à son domicile ont révélé un véritable arsenal de l’horreur : 300 000 images et vidéos à caractère pédopornographique, ainsi que des journaux intimes dans lesquels il décrivait en détail ses agressions.

« Une descente aux enfers » pour les victimes

Parmi les victimes, Amélie Lebec, qui était âgée de 9 ans lorsqu’elle a été opérée par Le Scouarnec en 1991, a partagé son témoignage bouleversant. Si elle n’avait que peu de souvenirs du bloc opératoire, elle a découvert des années plus tard que son nom figurait dans les carnets du chirurgien. « Ce fut le début de la descente aux enfers. J’ai senti que je perdais le contrôle de tout », a-t-elle confié.

Un verdict attendu et un précédent judiciaire

Joël Le Scouarnec risque une peine de 20 ans d’emprisonnement, qui viendrait s’ajouter aux 15 ans qu’il purge déjà pour des faits similaires. Si ce procès met en lumière des défaillances majeures dans le système de surveillance des professionnels de santé, il illustre également la résilience des victimes qui se battent pour que justice soit rendue.

Le débat sur les moyens de prévenir de telles atrocités est désormais au cœur de la société française, alors que les associations de protection de l’enfance appellent à un renforcement des contrôles et des signalements.